Randonner sur le GR70: Traverser les Cévennes le long du Chemin de Stevenson

(scroll down for the english version – vean al pie de página para la versión en español)

Cette année, le Chemin de Stevenson fête ses 140 ans.

En effet, c’est du 22 septembre au 6 octobre 1878 que Robert-Louis Stevenson – auteur que l’on connaît particulièrement pour « L’Île au Trésor » et « L’Étrange cas du docteur Jekyll et M. Hyde » – arpentait les sentiers entre Le Monastier-sur-Gazeille et Saint-Jean du Gard, avec son ânesse Modestine. Aujourd’hui, plus de 8.000 personnes suivent ses pas chaque année sur le GR70. Et dans quelques jours, de nombreuses animations seront organisées tout le long du chemin pour lui rendre hommage: caravane des ânes, expositions, musique, contes et rencontres accueilleront les randonneurs sur les 15 étapes du chemin.

Ne prévoyant pas grand chose à l’avance, ma cousine et moi sommes parties sur le chemin début juillet sans même avoir conscience de la coïncidence des dates. On a pu en profiter avec presque personne sur la route mais on rate la fête et toutes les anecdotes un peu sympas qu’on aurait forcément découvertes la semaine prochaine; alors, si vous êtes prêts à aller marcher dans quelques jours, foncez! 😉

Ce qu’on a adoré:

. Le chemin traverse les région du Velay, du Gévaudan, du Mt Lozère et des Cévennes; il offre ainsi une grande variété de paysages absolument magnifiques. Les dénivelés sont parfois rocambolesques (surtout après le Mt Lozère), mais restent toujours agréables à arpenter.

. début juillet, on a été gâtées par le temps: soleil tous les jours, douceur de la brise, grosses chaleurs et seulement quelques orages qui éclatent une fois que nous sommes à l’abri dans les gîtes. Ça devrait être le cas également en ce début d’automne.

. nous n’avions que 11 jours pour parcourir le chemin. On voulait le parcourir en entier depuis Le Puy-en-Velay jusqu’à Alès; cependant, comme Stevenson n’a pas marché entre Saint-Jean du Gard et Alès et qu’on nous a maintes fois répété que la dernière étape était longue et moins intéressante que les autres, on a finalement annulé celle-ci. Cela nous a permis de courir « un peu moins. »

Nos étapes:

• Le Puy-en-Velay -> Le Monastier-sur-Gazeille (20 kms en 5h15)
• Le Monastier-sur-Gazeille -> Landos (25 kms en 6h40)
• Landos -> L’Herm (28 kms en 7h45)
• L’Herm -> Laveyrune (25 kms en 7h10)
• Laveyrune -> Chasseradès (18 kms en 5h)
• Chasseradès -> Le Bonnetès (11 kms en 3h)
• Le Bonnetès -> Le Pont-de-Montvert (25 kms en 6h40)
• Le Pont-de-Montvert -> Florac (29 kms en 7h40)
• Florac -> Cassagnas (20 kms en 4h40)
• Cassagnas -> Saint-Etienne-Vallée-Française (28 kms en 6h40)
• Saint-Etienne-Vallée-Française -> Saint-Jean du Gard (11 kms en 3h20)

. on a poussé nos limites: 3 x 28 kms, 3 x 25 kms, 2 x 20 kms, 1 x 18 kms et 2 x 11 kms avec 8 kgs sur le dos. C’est pas mal pour une première longue rando pour ma cousine. On est ravies de l’effort accompli.

. on a décidé de le faire à pied. Sympa pour la rando en elle-même, pour ne dépendre que de notre propre rythme, mais il est vrai qu’on n’a donc pas vécu l’expérience comme Stevenson, avec un âne, ce qui donne une autre dimension à l’aventure.

. on a dormi en gîtes pour éviter le poids de la tente et de la nourriture pour les bivouacs; on a petit-déjeuné et dîné aux villages, pique-niqué sur le chemin, là où l’envie nous prenait.

. on s’est régalées de fromages et produits locaux. On a dormi dans une caravane, dans un gîte en vieilles pierres au milieu de nulle part; on a été invitées à un festival de la bière locale à Queyzac par notre hôte couchsurfing de Florac.

. on s’est précipitées dans la piscine du Camping L’Estella au Monastier-sur-Gazeille après nos premiers 20 kms; sur la place de Saint-Germain de Calberte, on a bien ri avec le papi qui se moquait de notre allure; les baignades impromptues dans le Tarn et le Gardon nous ont sauvées de l’insolation plus d’une fois!

. ébahies par les reflets sur le lac de Louradou juste avant d’arriver à Luc puis Laveyrune, on y est restées un long moment… Idem sur le plateau au-dessus du Pont-de-Montvert.

. la vue sur les Cévennes depuis le Pic de Finniels, sommet du Mt Lozère (1.699 m.).

. nos conversations, nos fous rires, marcher perdues dans nos pensées mais savoir que l’autre est là pour partager le moment dès que l’instant se fera sentir. Pourvoir vivre cette aventure avec une personne que j’adore et que j’admire pour sa force, son endurance, sa persévérance, son altruisme, son sourire débordant de joie et sa résilience.

Ce qu’on a moins aimé:

. les ampoules aux pieds de Lisa.

. en choisissant les hébergements en gîtes, on savait qu’on allait dépenser davantage que d’habitude. On a opté pour le confort d’un vrai lit et la légèreté de nos sacs à dos. Notre budget en a pris un bon coup…

. l’accueil et la qualité de la chambre d’hôte à Cassagnas ont été une vraie douche froide… c’est encore plus difficile à avaler vu le prix du service, on ne la recommandera donc pas.

. le retour à la civilisation, en arrivant sur le marché de Saint-Jean du Gard un jour de grande affluence nous a fait tout bizarre après ces 11 jours dans la nature. C’est toujours un choc que de devoir reprendre la vie « normale. »

* * * * * * * *

Après 240 kms à pied, on se dit qu’on aurait bien continué… (Tiens, ça me rappelle Compostelle! 😉 ). Rentrée chacune chez soi, on a immédiatement organisé un petit week-end toutes les 2 de nouveau en pleine nature: la semaine suivante, on partait dans les Gorges du Verdon, pour continuer un peu sur notre lancée.

Le Chemin de Stevenson, en plus de nous avoir permis de nous retrouver entre cousines, nous aura encore davantage rapprochées. Et c’est bien ça qu’on cherche quand on s’empare de ce genre de moments. Hors du temps, téléphones coupés, les yeux grands ouverts, le cœur curieux. Je vous en raconte davantage bientôt…

La suite, c’est par ici!

Connaissez-vous le GR70? Vous partez bientôt?

[English]

This year, Stevenson’s Trail celebrates its 140 years.

It is indeed between September 22 and October 6, 1878, that Robert-Louis Stevenson, whom most of us know for « Treasure island » and « Strange case of Dr Jekyll and Mr Hyde, » roamed the trails between Le Monastier-sur-Gazeille and Saint-Jean du Gard, with Modestine, the donkey. Nowadays, some 8.000 hikers follow his footsteps along GR70. And, in a few days, many activities will take place to remember his travels: a donkey caravan, exhibitions, music, tales and meetings will happen all along the trail’s 15 stops.

My cousin and I left early July, unaware of the anniversary festivities. We enjoyed the trail with close to no-one else beside us, which we loved, but we miss the party and the fun anecdotes that we would have learned next week otherwise; if you’re ready to go hiking in the next few days, you know where to go, now! 😉

What we enjoyed most:

. the trail goes through the Velay, Gévaudan, Mt Lozère and Cévennes regions; the variety of landscapes is impressive and absolutely gorgeous every time. Elevation gains and losses are sometimes fantastic (especially after Mt Lozère), but nonetheless always great to hike.

. early July, we were blessed with fabulous weather: sunny every day, a little breeze, high temperatures and only a few rainstorms after we were safely tucked inside our guesthouses. It should be about the same, now that we’re entering the fall season.

. we only had 11 days to hike the whole trail. We wanted to do it all between Le Puy-en-Velay and Alès; however, since Stevenson himself never walked between Saint-Jean du Gard and Alès and we were told more than once that this portion was a bit boring and long, we decided to skip it and take the rest of the trail « a little easier. »

Our stops:

• Le Puy-en-Velay -> Le Monastier-sur-Gazeille (12 miles in 5h15)
• Le Monastier-sur-Gazeille -> Landos (15.5 miles in 6h40)
• Landos -> L’Herm (17 miles in 7h45)
• L’Herm -> Laveyrune (15.5 miles in 7h10)
• Laveyrune -> Chasseradès (11 miles in 5h)
• Chasseradès -> Le Bonnetès (7 miles in 3h)
• Le Bonnetès -> Le Pont-de-Montvert (15.5 miles in 6h40)
• Le Pont-de-Montvert -> Florac (17 miles in 7h40)
• Florac -> Cassagnas (12 miles in 4h40)
• Cassagnas -> Saint-Etienne-Vallée-Française (17 miles in 6h40)
• Saint-Etienne-Vallée-Française -> Saint-Jean du Gard (7 miles in 3h20)

. we pushed our limits: 3 x 17 miles, 3 x 15.5 miles, 2 x 12 miles, 1 x 11 miles and 2 x 7 miles, with a 16 lbs. backpack. Not bad for my cousin’s first long hike. We are super happy of the effort accomplished.

. we hiked on foot only. Perfect for the trek in itself, to depend only on our own rythm but the whole experience obviously lacked its main attraction: doing it Stevenson’s way, with a donkey, which gives it an all together different feeling.

. we stayed and slept in guesthouses, to avoid carrying our tent and food; we had breakfasts and dinners in the villages, ate our picnics on the road, wherever we felt like.

. we gorged on local products and cheeses; we slept in a caravan, in an old guesthouse made of stones in the middle of nowhere; our couchsurfing host in Florac invited us to a locally-brewed beer festival in Queyzac.

. we happily dove into the swimming-pool at Camping L’Estella in Le Monastier-sur-Gazeille after our first 12 miles; on Saint-Germain de Calberte main square, we laughed with the old man who made fun of our gait and appearance; the spontaneaous baths in the Tarn and Gardon rivers saved us from heat strokes more than once!

. dumbstruck by the beauty of the reflections on Louradou Lake, right before we arrived in Luc and Laveyrune, we sat there in wonder… And again on the plateau above Pont-de-Montvert.

. the view upon the Cévennes mountain range from Pic de Finniels, top of Mt Lozère (5.574 ft.)

. our little chats, our dying of laughter, walking lost in thought but knowing that the other one was there should we wish to share the moment more deeply. The possibility to live this adventure with someone I love and admire for her strength, endurance, tenacity, selflessness, resilience and her smile full of joy.

What we didn’t like so much:

. Lisa’s blisters on both feet.

. by choosing to stay in guesthouses, we knew we would spend more money than usual. We opted for a real bed and less weight in our backpacks. Our budget took the toll, ouch…

. the way we were welcome and the quality of the guesthouse in Cassagnas was one of the iciest ever; even harder to accept because of the price, we will not recommend it.

. being back in town on a market day in Saint-Jean du Gard was quite a shock after 11 days in the middle of nature; it’s always hard to come back to real life…

* * * * * * * *

After 149 miles on foot, we believe we could have gone on and on… (hey, that reminds me of my state of mind after walking to Santiago de Compostela! 😉 ). We hardly got back to our place and immediately organized another outing in the Verdon Gorges to stay high…

Stevenson’s Tail, on top of allowing us a moment between cousins, got us closer still. And this is typically what we are looking for in that kind of experience. Out of time, cell phones away, eyes wide open and our hearts curious. I’ll write more on the subject soon…

Edit of February 13, 2020: Follow-up post is now live on the blog!

Have you hiked Stevenson’s Trail? Do you plan on going?

[Español]

Este año, el Camino de Stevenson celebra 140 años.

Pues, es que, entre el 22 de septiembre y el 6 de octubre 1878, Robert-Louis Stevenson, que más conocemos por haber escrito « La isla del tesoro » y « El extraño caso del doctor Jekyll y el señor Hyde, » caminó entre Le Monastier-sur-Gazeille y Saint-Jean du Gard, con su burro, Modestine. Hoy en día, son unos 8.000 caminantes sobre el sendero del GR70 cada año. Y en 3 días, están organizadas unas animaciones a lo largo del camino para celebrar el homenaje: los caminantes podrán participar en la caravana de burros, exposiciones, música, cuentos y encuentros en las 15 etapas del camino.

Al inicio de julio, mi prima y yo nos fuimos de caminata, sin saber nada de las próximas fiestas; tuvimos el sendero casi para nosotras solas, pero nos perdemos ahora el ambiante y el festejo de los próximos días… Para los de Uds. que están listos para irse de caminata, ¡ya saben por dónde! 😉

Lo que más nos encantó:

. el camino atraviesa las regiones del Velay, Gévaudan, Mt Lozère y Cévennes ofreciendo una variedad de paisajes increíblemente hermosos. El desnivel es, a veces, un poco alucinante (sobre todo después del Mt Lozère), pero siempre está agradable para seguir adelante.

. caminamos al inicio de julio: tuvimos mucha suerte con el clima. Sol todos los días, un poquito de viento, temperaturas altas y algunas tormentas de lluvia en las noches una vez bien abrigadas en nuestros albergues. Debería ser más o menos igual ahora que entramos en otoño.

. soló teníamos 11 días para caminarlo todo entre Le Puy-en-Velay y Alès. Como Stevenson nunca caminó entre Saint-Jean du Gard y Alès y que varias veces nos dijeron que esta etapa era un poco aburrida y larga, decidimos no hacerla y tomarlo un poco « más tranquilo. »

Nuestras etapas:

• Le Puy-en-Velay -> Le Monastier-sur-Gazeille (20 kms en 5h15)
• Le Monastier-sur-Gazeille -> Landos (25 kms en 6h40)
• Landos -> L’Herm (28 kms en 7h45)
• L’Herm -> Laveyrune (25 kms en 7h10)
• Laveyrune -> Chasseradès (18 kms en 5h)
• Chasseradès -> Le Bonnetès (11 kms en 3h)
• Le Bonnetès -> Le Pont-de-Montvert (25 kms en 6h40)
• Le Pont-de-Montvert -> Florac (29 kms en 7h40)
• Florac -> Cassagnas (20 kms en 4h40)
• Cassagnas -> Saint-Etienne-Vallée-Française (28 kms en 6h40)
• Saint-Etienne-Vallée-Française -> Saint-Jean du Gard (11 kms en 3h20)

. fuimos más allá de nuestros límites: 3 x 28 kms, 3 x 25 kms, 2 x 20 kms, 1 x 18 kms y 2 x 11 kms con 8 kgs de mochilas. No es tan malo para una primera caminata larga para mi prima. Estamos orgullosas del esfuerzo cumplido.

. decidimos hacerlo a pie. Perfecto para la caminata en sí, dependiendo solamente de nuestro propio ritmo, pero es verdad que no experimentamos la experiencia como lo vivió Stevenson, con un burro, lo que le da otro toque a la aventura.

. dormimos en albergues para ahorrarnos el peso de la carpa de campaña y de la comida. Desayunamos y cenamos en los pueblos; almorzamos a lo largo del camino, en donde nos daba las ganas.

. nos chupamos los dedos con los quesos y productos locales. Dormimos en una casa rodante, en un albergue de piedras en medio de la nada; nos invitaron a un festival de cervezas elaboradas localmente en Queyzac por nuestro anfitrión de couchsurfing de Florac.

. nos tiramos a la piscina del Camping L’Estella en Le Monastier-sur-Gazeille después de nuestros primeros 20 kms; en la plaza de Saint-Germain de Calberte, nos reímos con el abuelito que se burló de nuestra apariencia; bañarnos de manera inesperada en los ríos Tarn o Gardon nos salvó de la insolación más de una vez.

. alucinadas por los reflejos en el lago de Louradou, justo antes de llegar a Luc y Laveyrune, nos quedamos ahí mirando un largo tiempo… De nuevo, en la meseta por encima de Pont-de-Montvert.

. el panorama sobre los Cévennes desde el Pic du Fienniels, cerro del Mt Lozère (1.699 m.).

. nuestras conversaciones, nuestros ataques de risa, caminar ensimismadas en nuestros pensamientos pero saber que la otra está cerca para compartir el instante en cualquier momento. Poder vivir esta aventura con una persona que quiero mucho, que admiro por su fuerza, resistencia, tenacidad, altruismo, su sonrisa llena de alegría y su resiliencia.

Lo que nos gustó menos:

. las ampollas en ambos pies de Lisa.

. escogimos alojarnos en albergues, sabíamos que ibamos a gastar más dinero que de costumbre; eligimos el confort de una cama y por cargar menos en las mochilas. Nuestro presupuesto lo sintió…

. la manera en que nos acogieron y la calidad de la habitación de huéspedes en Cassagnas fue tan helada, que por el precio del servicio, no la vamos a recomendar para nada.

. volver a la civilización un día de mercado en Saint-Jean du Gard nos costó mucho después de 11 días en la naturaleza; siempre es difícil volver a la vida real.

* * * * * * * *

Luego de 240 kms caminando, nos hubiera gustado seguir adelante… (¡me recuerda mi estado de ánimo cuando llegue en Santiago de Compostela! 😉 ). A penas llegamos a nuestras casas que organizamos otra salida juntas para la semana siguiente, en las Gargantas del Verdon, para guardar el espíritu vivo.

El Camino de Stevenson, a pesar de hacer que nos ibamos entre primas, nos permitió acercarnos más de nuevo una a la otra. Y es todo eso que buscamos en un momento como aquel. Fuera del tiempo, los celulares apagados, los ojos gran abiertos y el corazón curioso. Les cuento más pronto…

Corección del 13 de febrero, 2020: ¡el artículo siguiente ya se puede leer acá!

¿Ya caminaron el GR70? Van a ir?