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Fin juin 2021, Grasse, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
J’ai quitté la Bretagne et le GR34 le cœur lourd de n’avoir pas pu continuer mon aventure là-bas. Cependant, j’arrive à Grasse dans les Alpes Maritimes (06) à peine quelques jours après ma déconvenue pluvieuse pour entamer maintenant le sentier que j’avais au départ prévu de randonner pendant 32 jours – si mes genoux ne m’avaient pas joué des tours. Il ne me reste que 8 jours pour en découvrir les prémices, me mettre l’eau à la bouche quant à la suite, mais surtout voir si mes genoux tiennent le coup après ces premiers jours de marche en Bretagne.
Un covoiturage et 2 auto-stops plus tard, on me dépose sur les hauteurs de la ville des parfums au niveau du premier panneau indiquant le départ du GR4. Je suis immédiatement accueillie par une fine bruine et le brouillard remontant de la mer pas loin. Je trouve à m’abriter au petit restaurant sur le bord de la route en espérant que l’averse passe rapidement ; je ne veux pas me décourager à peine arrivée, mais j’ai un peu la sensation d’avoir la guigne… Heureusement, le soleil trouve une percée dans les nuages et j’en profite pour m’engager sur le chemin dans la forêt et la pinède locales.
départ : Grasse / arrivée : Entrevaux ~ 6 jours ~ 68 kms ~ +3.777 m. de dénivelé
Mon itinéraire :
- jour 1 : Grasse – Caussols ~ 12 kms, 3h15
- bivouac
- jour 2 : Caussols – Gréolières ~ 12 kms, 3h40
- bivouac
- jour 3 : Gréolières – Vascogne ~ 15 kms, 5h20
- chambre d’hôte (25€)
- jour 4 : Vascogne – Amirat ~ 17kms, 5h
- Gîte Estelle (25€)
- jour 5 : Amirat – Entrevaux ~ 12 kms, 4h
- Gîte communal de la Poste (15,66€)
- jour 6 : repos à Entrevaux
- camping du Brec (10€)
Le sentier grimpe tout de suite dans les hauteurs au-dessus de la ville ; je m’abrite encore une fois dans les fourrés au moment d’une nouvelle averse, avant de finalement arriver dans le tout petit village de Caussols après ces 3 premières heures de marche. N’ayant jamais fait de bivouac seule auparavant et cherchant à rester près d’une source d’eau potable, je ne sais pas trop où me diriger et opte finalement pour demander au propriétaire d’un gîte local si je peux m’installer sur son terrain. Son accueil n’est pas particulièrement chaleureux, c’est un gîte d’étape après tout, mais il me laisse planter la tente à l’abri des regards. Pour le déranger le moins possible, je pars dès le lever du soleil le lendemain après cette première nuit dehors.
Entre Caussols et Gréolières, je traverse de hauts plateaux balayés par le vent, où paissent les moutons surveillés par les patous – rester calme, marcher en regardant droit devant, en évitant le troupeau pour que les chiens ne me considèrent plus comme une menace. Le sentier n’est pas forcément toujours bien indiqué (je suis partie avec une trace GPS sur mon appli de rando, mais n’y ai pas accès hors connexion ; le GR4 ne bénéficie pas d’un topo guide spécifique comme nombre d’autres chemins), mais je me rends vite compte de mes détours et le retrouve assez facilement. Je prends d’abord le village de Cipières pour Gréolières et suis ravie d’y arriver après une longue descente, mais je réalise mon erreur et m’embarque aussitôt pour une remontée raide de l’autre côté de l’étroite vallée. Je profite des ruelles fraîches du village pour me reposer, boire un coup au bar du coin et demander où je peux planter la tente ce soir : on me conseille un petit champs en surplomb du village, pas loin d’un point d’eau. Parfait ! Et la vue est à couper le souffle ! Tente montée un peu avant le coucher du soleil pour quelques photos, en essayant d’attirer le moins possible les regards, j’admire le lever de lune en dînant un de mes délicieux repas Voyager Adventure Food et m’endors une nouvelle fois très vite, au son du vent et des criquets.
À Aiglun, l’étape suivante, aucune option bivouac, camping ou gîte ne s’offrent à moi après en avoir discuté avec l’Office du Tourisme ; mieux vaut se diriger vers une chambre d’hôte à Vascogne, 2 kms hors GR en contrebas du village étape. Je ne suis pas encore rodée, je préfère donc m’en tenir à ce que je connais et réserve auprès de la personne concernée avant de m’engager sur le chemin. Celui-ci continue de grimper dans les pierres au-dessus de Gréolières pendant 1h30 avant de traverser les plateaux suivants, plus arborés. Je suis vraiment seule au milieu de la nature, de la forêt et des paysages grandioses : d’un côté, les Alpes s’élèvent doucement, de l’autre j’aperçois encore un peu la mer. Je grignote mon pique-nique quelque part par là. Vascogne et Aiglun se trouvant ensuite tout au fond de la vallée, j’enchaîne donc 1.100 m. de dénivelé négatif pour finir la journée. Au moment où je dépose mes affaires dans la grande chambre d’hôte tenu par un monsieur revenu de la ville dans la maison de son enfance, un nouvel orage d’été éclate. Il ne dure pas mais des trombes d’eau s’abattent sur les montagnes autour. Il fait bon se blottir dans les draps chauds.
Souvent dans ce genre de paysages, quand le chemin descend d’un côté, c’est qu’il remonte forcément de l’autre ! Je mets 2 bonnes heures au moins pour monter au-dessus d’Aiglun l’équivalent de tout ce que j’avais descendu la veille, cette fois avec le soleil dans le dos. C’est long et dur ! Mais encore une fois, les paysages à perte de vue depuis le point le plus haut sont à couper le souffle. C’est d’ailleurs là que je croise quelqu’un pour la première fois, en sens inverse, arpentant le chemin à vélo ! Après ma pause, vous allez deviner ce que j’ai fait : descendu tout le chemin de l’autre côté ! En traversant de jolies prairies pleines de fleurs et un pont suspendu. En rando, les kilomètres se succèdent ainsi, avec l’effort et la difficulté, la pause, l’émerveillement, l’impression d’être soudainement un cabri avant de repasser par une phase d’effort ; j’aime tellement ces journées… Amirat est un village encore plus petit que Caussols, Gréolières ou Aiglun ; pas vraiment de lieu pour bivouaquer avant d’y arriver et comme j’ai toujours peur de manquer d’eau, je préfère monter jusque là pour faire le plein. N’ayant pas vraiment la force de continuer après ces 17kms de montagnes russes, je préfère m’installer au gîte pour la nuit.
Ce 5ème jour est enjoyant : je parcours certes de courtes étapes mais je suis ravie de mon rythme en montagne, même si je pousse peu comparé aux efforts que je peux faire quand je suis en groupe (cf. le Chemin de Stevenson et le Tour du Queyras avec ma cousine). Collines, champs, minuscules villages, forêts et bosquets se succèdent, je grimpe par ici, redescends par là et, au détour d’un énième virage au somment de l’une des collines, je me retrouve face à la vue plongeante sur le villlage d’Entrevaux. Perché à flanc de montagne, au creux d’un méandre du Var, la citadelle Vauban surplombant le tout, le village est d’une beauté simple extrêmement accueillante. Je n’ai marché que 4h aujourd’hui avant d’arriver ici, je suis ravie de m’installer à la terrasse d’un restaurant, de vadrouiller dans les ruelles étroites et colorées, de me poser dans le parc au pied de la citadelle pour l’admirer. Je dors au gîte communal ce soir, dont j’ai récupéré les clés à l’Office du Tourisme ; j’ai pris quelques renseignements sur la suite du parcours pour les 2 ou 3 prochains jours mais en y réfléchissant, il me semble plus raisonnable de m’arrêter ici plutôt que de m’enfoncer dans les Gorges du Verdon d’où un retour chez moi sera plus difficile car les villages moins accessibles en transport (sauf en stop). Mon 6ème jour de randonnée est donc un jour de repos (« 0 day, » comme on dit dans le jargon : un jour où on ne marche pas = 0 km) au bord du lac du camping du Brec, à lire, contempler, me souvenir, réfléchir à la prochaine partie de la rando, aux transports pour repartir vers Aix-en-Provence le lendemain… J’opte pour continuer un peu le tourisme local et prends le Train des Pignes pour relier Entrevaux à Saint-André-les-Alpes (car la ligne de chemin de fer est coupée jusqu’à Digne les Bains pour travaux, mais il y a un bus de remplacement entre les 2), puis le car entre Digne et Aix-en-Provence.
Je suis tellement ravie de cette dernière escapade estivale à pied après le Tour de Belle-Île-en-Mer et le début du GR34 ! Ravie de voir que mes genoux ont tenu le coup avec cet entraînement graduel, ravie d’avoir su m’adapter à la situation météorologique en trouvant des alternatives rapidement, ravie d’avoir également su m’arrêter quand c’est devenu nécessaire et ravie d’avoir pu vous emmener un peu avec moi à travers ces quelques clichés et mots. Je n’ai qu’une hâte désormais : continuer !
À bientôt sur d’autres chemins !





































[English]
Late June 2021, Grasse, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
I left Brittany and GR34 trail heavy-hearted at not finishing my adventure there. However, I arrive in Grasse, in the Alpes Maritimes department (06), only a few days after my rainy disappointment in order to now begin following the trail I originally planned to hike for 32 days – had my knees been in better shape. I only have 8 days left to discover what’s in store here, get my first taste of it and see whether my knees are ready for the harder parts after those first days hiking in Brittany.
One carpooling and 2 hitched rides later, I’m dropped on the upper outskirts of the town of perfumes, right by the trailhead signpost indicating the starting point of GR4. I’m immediately welcome by a fine drizzle and fog coming up from the nearby sea. I find somewhere to protect myself from it at the local small roadside restaurant, wishing for the rain to stop quickly ; I don’t want to feel dispirited so quickly but it feels like I’m jinxed… Fortunately, the sun finds a way through the clouds and I jump at the chance to engage on the trail in the middle of the local forest and pine woods.
starting point : Grasse / end point : Entrevaux ~ 6 days ~ 42 miles ~ +12.392 ft. of height difference
My itinerary :
- day 1 : Grasse – Caussols ~ 7.45 miles, 3h15
- bivouac
- day 2 : Caussols – Gréolières ~ 7.45 miles, 3h40
- bivouac
- day 3 : Gréolières – Vascogne ~ 9.32 miles, 5h20
- bed & breakfast (25€ ~ U$26)
- day 4 : Vascogne – Amirat ~ 10.5 miles, 5h
- Estelle halt (25€ ~ U$26)
- day 5 : Amirat – Entrevaux ~ 7.45 miles, 4h
- Postal services communal halt (15,66€ ~ U$16.5)
- day 6 : rest in Entrevaux
- Du Brec campground (10€ ~ U10.55)
The trail goes up straight away above the upper parts of town ; I hide in the thickets again when another short rain storm hits, before I make it to the small village of Caussols after these first 3 hours of hiking. Since I have never done bivouac on my own before and looking to stay close to a water source, I don’t really know where to go and finally decide to ask the owner of a local Bed & Breakfast if I may pitch the tent into his garden. He is not particularly welcoming, he hosts paying customers after all, but he lets me settle in the far end of his lot. In order to disturb him the least possible, I leave at daybreak the following morning after my first night out.
Between Caussols and Gréolières, I walk through windswept high plateaus, where sheep graze peacefully, watched over by Patou dogs – stay calm, walk straigth ahead, go around the flock so the dogs stop considering me as threat. The trail is not always well-marked (I left with a GPS trace on my cell phone app but it is not fully accessible when out of reach : the GR4 doesn’t have its own trail guide book like most other GR), but I generally quickly notice I’m out of the way and find it back easily. I first think I’ve already reached my destination when I mistake the village of Cipières for Gréolières after a long way downhill but soon realize it is not and immediately continue steeply upwards on the other side of the narrow valley. I take advantage of the small streets shade to rest a bit, have a drink at the local bar and ask where I can pitch the tent tonight : they advise me to look for a patch of grass above the village near a watering hole. Perfect ! And the view is breath-taking ! Tent is up a few minutes before sundown so I can take some pictures, trying to least attract attention, I admire the moon coming up while eating dinner out of my Voyager Adventure Food meals and fall fast asleep again at the sound of the wind blowing smoothly and crickets chirping.
In Aiglun, my next stop, I discover after talking to the Tourist Office that there are no bivouac, camping or hikers’ halt options nearby ; better head out to a Bed & Breakfast in Vascogne, 1.2 mile out of trail, further down the village of Aiglun. I’m not sure of myself just yet, so I play it safe, stick with what I know and book a space with the person in charge before heading out on trail again. The latter continues upwards in the scree above Gréolières for at least 1h30 before reaching the highest, tree-filled plateaus. I’m truly on my own in the middle of nature, forest and vast landscapes : on one side, the Alps rise slowly up while I can still see the sea on the other. I have lunch there. Vascogne and Aiglun stand at the bottom of the small mountain so I head down 3.609 ft. in one go to finish the day. At the exact moment I take down my bakcpack in my bedroom at the Bed & Breakfast where the owner recently came back after a life in the city, another rainstorm opens the sky. It’s quick and floods everything around us for a few minutes. It feels good to snuggle under the warm blankets.
Usually, in this type of lanscapes, when the trail goes down one way, it invariably means it’ll go up on the other ! It takes me at least 2 hours to hike up above Aiglun the equivalent of everything I went down the day before, this time with the sun on my back. It sure is long and hard ! But once again, the amazing landscapes as far as the eye can see at the highest point are breath-taking. It is there that I cross path with my first other person, coming from the other side, wandering the trail by bike ! After a break and short snack, guess what I did : follow the trail downwards again ! Going through lovely flower-filled fields and a suspension bridge. While hiking, miles go by that way, in the efforts and difficulty, short breaks, wonder, the impression of suddenly being as quick and supple as a kid before going through another effort phase ; those days are the best… Amirat is an even smaller village than Caussols, Gréolières and Aiglun ; there isn’t really anywhere to bivouac nearby and as I’m always afraid of water shortage, I’d rather go all the way up to make sure I find some and have enough. Quite tired after the 10.5 miles of this roller coaster trail day, I’d rather sleep at the hikers’ halt tonight.
The 5th day is very joyful : I may hike only short distances but I’m happy with the rythm I’m able to reach up in the mountains, even though I make less efforts than I usually do, especially in a group (cf. Stevenson’s Trail and Queyras Loop with my cousin). Hills, fields, tiny villages, forests and thickets go by, I hike up this way, down that one and after yet another curve in the trail at the summit of yet another hill, I find myself staring down towards the following valley and the village of Entrevaux. Perched on the flank of the mountain, at the heart of a meander of the river Var, Vauban citadel overlooking it all, the village is of a simple beauty that’s particularly welcoming. I’ve only walked 4 hours today before arriving in town, I’m happy to sit at the terrace of a restaurant, to wander the narrow colorful streets, to take a break in the park at the bottom of the village, looking up towards the citadel. I sleep at the Postal services communal halt tonight, which keys I got from the Tourist Office ; I also got insight on the trail up ahead for the next 2 or 3 days but, after a bit of thiniking, I believe it’s more reasonable to stop here rather than enter the Verdon Gorges, from which it will more likely be harder to go back home since the villages are less accessible with public transportation (other than hitch-hiking). So my 6th day of hiking is a rest day (a « 0 day, » as thru-hikers say : a day where I don’t walk = 0 miles) by the lake at Du Brec campground, reading, contemplating, remembering, thinking about the next part of the hike and how I’ll go back to Aix-en-Provence the following day… I choose to keep using local tourist attractions and hop on the Train des Pignes connecting Entrevaux with Saint-André-des-Alpes (railroad tracks were cut off for works before Digne les Bains but substitution buses were in place), and then another bus from Digne to Aix-en-Provence.
I’m so happy with this last summer hike after those around Belle-Île-en-Mer and the beginning of GR34 in Brittany ! Happy to see that my knees were OK after the gradual difficulties, happy to have been able to manage weather conditions by adapting and finding alternate routes quickly, happy to have chosen to stop when it proved necessary and happy to have taken you along with pictures and words. Now, I just want to keep going !
Talk to you soon, on other trails !
[Español]
Final de junio 2021, Grasse, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Dejé Bretaña y el sendero GR34 con el corazón pesado al no terminar la aventura allá como quisiera. Sin embargo, llego en Grasse, en el departamento de los Alpes Maritimas (06), a penas unos días después de mi desilusión lluviosa para empezar ahora aquel sendero que tenía previsto caminar por 32 días – si no fuera por mis rodillas chuecas. Me sobran tan solo como 8 días para descubrir las primicias, darme muchas ganas de ver lo que puede seguir y checar el estado de mis rodillas luego del entrenamiento en Bretaña.
Después del trayecto con un vehículo compartido y 2 autostop, me dejan en las afueras altas de la ciudad de los perfumes, frente a la señal indicando el inicio del sendero GR4. Inmediatamente, me encuentro bajo una llovizna y la neblina llegando del frente de mar más abajo. Busco refugio en el pequeño restaurante local al lado de la carretera, esperando que deje de llover rápidamente ; no quiero desanimarme ahora pero tengo como una sensación de mala suerte… Afortunadamente, el sol encuentra un hueco en las nubes y aprovecho el momento para empezar a caminar en el bosque y el pinar típico de la región.
inicio : Grasse / llegada : Entrevaux ~ 6 días ~ 68 kms ~ +3.777 m. de desnivel
Mi itinerario :
- día 1 : Grasse – Caussols ~ 12 kms, 3h15
- vivaque
- día 2 : Caussols – Gréolières ~ 12 kms, 3h40
- vivaque
- día 3 : Gréolières – Vascogne ~ 15 kms, 5h20
- habitación de huéspedes (25€ ~ $mxn 536)
- día 4 : Vascogne – Amirat ~ 17kms, 5h
- Casa rural Estelle (25€ ~ $mxn 536)
- día 5 : Amirat – Entrevaux ~ 12 kms, 4h
- Casa rural de los Correos (15,66€ ~ $mxn 336)
- día 6 : reposo en Entrevaux
- campamento du Brec (10€ ~ $mxn 214,5)
El sendero sube de inmediato en los altos de la ciudad ; me escondo de nuevo en el matorral al momento de otro aguacerro, antes de finalmente llegar en el pequeño pueblo de Caussols, luego de aquellas 3 primeras horas de caminata. Como nunca he hecho vivaque sola hasta ahora y buscando quedarme cerca de un punto de agua, no sé por dónde irme hasta que decide preguntarle al dueño de una casa de huéspedes local si me puede prestar un lugar en su jardín. No me acoge de manera muy calurosa, cobra el alojamiento normalmente, pero me deja colocar la carpa a salvo de las miradas. Para molestarle lo menos posible, me voy del lugar en la madrugada a penas salga el sol al día siguiente luego de esta primera noche afuera.
Entre Caussols y Gréolières, cruzo mesetas altas barridas por el viento, donde pastan los carneros bajo el ojo de los perros Patous – quedarme quieta, avanzar mirando todo derecho, darle la vuelta al rebaño para que los perros dejen de verme como amenaza. El sendero no es siempre muy bien marcado (salí con un trazado GPS en la app de mi celular, pero no funciona siempre fuera de conexión ; el GR4 no tiene su propio guía topográfico como otros senderos de larga distancia), pero de repente me doy cuenta de que me aleje y es fácil reencontrarlo. Después de una larga bajada, al llegar en Cipières, creo que ya estoy en Gréolières, pero realizo mi error y me enredo rápidamente en el sendero que sube empinado del otro lado del valle estrecho. Disfruto de los callejones bajo la sombra, tomo un trago en el bar del pueblo y pregunto por un lugar dónde se puede clavar la carpa por la noche : me aconsejan un pedazo de pasto al lado de un punto de agua un poco más arriba del pueblo. ¡ Perfecto ! Y el lugar es para quedarse sin aliento ! Carpa lista un poco antes del atardecer para sacar alugnas fotos sin molestar a la gente que puede pasar cerca, admiro la subida de la luna mientras ceno con un paquete de liofilizado de Voyager Adventure Food y me caigo de sueño al sonido ligero del viento y el pío de los saltamontes.
En Aiglun, mi próxima etapa, me dicen en la Oficina de Turismo, que no hay opciones de vivaque, acampamento ni casa rural abierta en el pueblo ahora ; mejor dirigirme hasta la casa de huéspedes de Vascogne, un pueblito 2 kms afuera del sendero, bajo el pueblo etapa. Todavía dudo un poco de mi capacidad de organisación para el vivaque, prefiero seguir con lo que conozco ; entonces, reservo un cuarto ahí antes de emprender el camino del día. El sendero sigue subiendo en las piedras por encima de Gréolières por 1h30 antes de llegar en las mesetas altas y los bosquecitos. Estoy completamente sola en medio de toda esta naturaleza, del bosque, de los paisajes espectaculares : por un lado, los Alpes suben poco a poco, mientras sigo viendo el mar del otro. Aquí almuerzo. Vascogne y Aiglun están establecidos en el fondo del valle siguiente, así que me lanzo en una bajada de 1.100 m. de desnivel negativo para terminar el día. A penas bajo la mochila de mi espalda llegando a la casa de huéspedes dirgida por el hombre que vivió allí de niño y volvió recién de la ciudad, que la tormenta estalla en el cielo. No tarda pero se caen litros de agua por encima de las montañas rodeándonos. Se siente rico acurrucarse en las sábanas calientitas de la cama.
Usualmente, en aquellos tipos de paisajes, cuando el sendero baja por un lado, ¡ es que invariablemente sube del otro ! Me tocan a lo menos 2 horas para subir por arriba de Aiglun el equivalente de todo lo que baje del otro lado el día anterior, esta vez con el sol en la espalda. ¡ Es muy largo y difícil ! Pero de nuevo, los paisajes hasta donde alcanza la vista en el punto más alto están para quedarse sin aliento ! Allí mismo, cruzo camino con la primera y única persona que veo durante toda la caminata, llegando en el sentido inverso, ¡ con su bicicleta ! Luego de un pequeño descanso, adivinan lo que pasa : ¡ el sendero baja ahora del otro lado ! Atravesando praderas llenas de flores salvajes de vivos colores y un puente colgado. Caminando, los días así pasan, con el esfuerzo y la dificultad, el descanso, la fascinación, la sensación de ligereza antes de volver a una fase de esfuerzo ; me encantan esos días… Amirat es un pueblo aún más pequeño que Caussols, Gréolières y Aiglun ; no hay lugar para un vivaque cerca, y como todavía me temo quedarme sin agua, prefiero llegar segura y rellenar mis botellas. Muy cansada luego de los 17 kms del día, prefiero pasar la noche en la casa rural.
El 5to día es muy alegre : avanzo de cortas etapas en cortas etapas pero me gusta mi ritmo en las montañas aunque no vaya con tantos esfuerzos que cuando estoy en un grupo (cf. el Camino de Stevenson y la Vuelta del Queyras con mi prima). Colinas, campos, pueblos minúsculos y bosques se suceden, voy subiendo por acá, bajando por ahí y en el recodo de una enésima curva en el punto más alto de otra colina, me toca una visa majestuosa sobre el valle siguiente y el pueblo de Entrevaux. Posado en la espalda de la montaña, en un meandro del río Var, con la ciudadela Vauban dominándolo todo, el pueblo es de una belleza sencilla y particularmente acogedora. Solamente camine 4 horas hoy antes de llegar aquí, estoy feliz de sentarme en la terraza de un restaurante, deambular en las calles estrechas y coloridas, descansar el en parque al pie de la ciudadela para admirarla. Me alojo en la casa rural por la noche, cuya llave fui a buscar en la Oficina del Turismo ; también pregunte por información sobre lo que sigue en el camino por los 2 o 3 próximos días, pero, pensandolo bien, me parece más razonable pararme aquí en vez de entrar en las Gargantas del Verdon de donde una vuelta a casa será más complicada a organizar por falta de transporte público (salvo el auto-stop). El 6to día de caminata es un día de descanso (« 0 day, » como dicen lo.a.s caminantes de larga distancia : un día en cual no se camina = 0 km) en la orilla del lago del campamento Du Brec, leyendo, contemplando, recordando, pensando en la parte siguiente de la caminata y en mis opciones de transportes para regresar en Aix-en-Provence al día siguiente… Escojo utilizar las atracciones locales y me subo al Tren des Pignes para conectar Entrevaux con Saint-André-des-Alpes (la línea férrea está cortada hacia Digne les Bains por obras, pero hay buses de substitución entre ambas ciudades), y luego otro bus entre Digne y Aix-en-Provence.
¡ Estoy tan feliz de esta última escapada verañera a pie luego de la vuelta de Belle-Île-en-Mer y el inicio del sendero GR34 en Bretaña ! Feliz de ver que mis rodillas aguantaron los esfuerzos con el entrenamiento gradual, feliz de haber adaptado con el clima y encontrado rutas alternativas rápidamente, feliz de haber podido pararme cuando sentí que era necesario, feliz de poder compartir toda la aventura con Uds. con fotos y palabras. Ahora, solo falta algo : ¡ volver a caminar !
¡ Hasta pronto en otros caminos !
What a wonderful adventure and you did so well! Thanks for sharing this with all of us. Love you
Susan
I’m glad I finally could hike that part, even though it was only a part and not the whole trail ; I will, some day ! It sure was beautiful to hike !
Well done you! And what stunning scenery! Entrevaux rings a bell, years agoI visited that region
Wow that’s great that you already knew the place !
I’m trying to remember when it was!
Toujours admirative de te voir randonner ainsi, solitaire, confiante, courageuse, déterminée, curieuse, organisée, ….👏🏻👏🏻👏🏻 Et partageant en photos et en mots tous ces moments 🌻
❤️🌈
😘😘😘