Pourquoi j’ai commencé à randonner sur le GR34 et ai finalement abandonné au bout de 3 jours

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Juin 2021, Rennes, Bretagne.

Quitte à être en Bretagne après ce superbe tour de Belle-île-en-Mer, autant rester par là et parcourir quelques kilomètres sur le GR34. J’avais adoré la partie autour de la péninsule de Crozon, je suis sûre que le début du sentier saura me ravir aussi. J’ai 13 jours devant moi, j’irai aussi loin que je peux, j’aime bien ne pas me mettre d’objectifs fixes et juste voir jusqu’où mes pas me portent. Parfois, je rêve de le parcourir en entier (2.000 kms entre le Mont Saint-Michel en Normandie et Saint-Nazaire au sud de la Bretagne) comme ont pu le faire Nicolas, Jeanne ou Perrine & Victor… Un jour peut-être… Pour l’instant, j’ai surtout toujours besoin de grand air et de continuer la remise en forme de mes genoux sur des sentiers relativement faciles ; je sais que par ici ça ira, donc je pars en toute confiance. C’est parti !

JOUR 1 : Mont Saint-Michel – Cherrueix ~ 16 kms, 3h45

Depuis Rennes, ma tante me dépose sur le parking du Mont Saint-Michel au détour d’une sortie pour aller dessiner. Il est midi, il fait beau, chaud, les touristes sont à table alors j’ai une belle vue dégagée sur l’emblème normand. Il m’accompagne sur les 5 premiers kilomètres du chemin, me tentant à chaque pas de le prendre encore une centaine de fois en photo ! Je résiste tant bien que mal 😉 Je déjeune rapidement à l’ombre du seul arbre sur le chemin avant de continuer doucement entre les herbes folles qui ont recouvert le sentier. Vastes étendues vaseuses, marécages laissés par la marée basse rythment mes pas. Je ne croise pratiquement personne en chemin, sauf quelques cyclistes près d’une église perdue au milieu des broussailles. Le chemin est tellement plat qu’il est facile d’avaler les kilomètres sans trop s’en apercevoir. J’arrive à Cherrueix en milieu d’après-midi, m’installe au camping** Tenzor de la Baie, profite de la piscine avant d’aller faire quelques courses de ravitaillement (gourmandises locales pour mes prochains pique-niques), et de craquer pour une crêpe au restaurant en bord de plage.

JOUR 2 : Cherrueix – Pointe du Groin, Cancale ~ 25,5 kms, 6h30

Je voudrais commencer à marcher assez tôt ce matin, il va faire très chaud toute la journée. J’ai malheureusement toujours autant de mal à me lever tôt et quand je pars à 7h30, le soleil est déjà écrasant. Le sentier longe de longues plages aux paysages peu changeant, c’est magnifique mais les mirages s’accumulent et donnent l’impression de marcher sur place. Une pause bucolique au bout de 10 kms me permet d’apercevoir tout de même le chemin déjà parcouru. En arrivant près de Cancale, je quitte la plage pour un passage ombragé qui soulage mes épaules des rayons du soleil – que j’adore pourtant tellement ! La vue sur la rade est exceptionnelle. Alors que je traverse la ville, je croise de nouveau quelques randonneurs et cyclistes qui m’ont dépassée plus tôt, installé.e.s en bord de mer pour leur pique-nique. Comme je vise un camping un peu après la ville pour dormir ce soir, je continue et profite de la vue plongeante sur la baie un peu plus loin. Le chemin suit désormais les falaises escarpées, les montées et descentes s’enchaînent au gré des presqu’îles traversées. Des nuages sombres s’amoncellent et des coups de tonnerre se font entendre au loin : je ne suis pas fan de randonner sous la pluie, j’essaie d’accélérer le pas pour arriver au camping municipal de la Pointe du Groin avant l’averse. J’ai à peine le temps d’installer la tente, de me réchauffer un repas Voyager Adventure Food avant de me calfeutrer pour la nuit quand l’orage éclate. Non seulement randonner sous la pluie n’est pas ma tasse de thé, mais j’ai également de très mauvais souvenirs d’inondations sous mes différentes tentes : je redoute donc particulièrement ces moments. J’ai récemment investi dans une tente Duplex de Zpacks (largement plébiscitée pour sa légèreté, solidité, et efficacité contre la pluie par de nombreux.euses randonneur.euse.s au long cours sur des trajets comme le Pacific Crest Trail ou l’Appalachian Trail aux USA), je passe alors la nuit en essayant de me persuader que tout ira bien, pendant que le pluie fait rage dehors.

JOUR 3 : Pointe du Groin, Cancale – quelque part avant d’arriver à Saint-Malo ~ 12 kms, 3h

Surprise et rassurée au petit matin : pas une goutte d’eau dans la tente et l’orage s’est enfin calmé ! Après avoir rangé toutes mes affaires et déjeuné rapidement, je reprends le sentier qui passe juste devant le camping pour me diriger vers Saint-malo. Les températures ont chuté, le vent souffle toujours et les nuages menacent encore. Le chemin, qui longe toujours les falaises, est couvert de boue, tout autour de moi vibre dans l’ambiance très bretonne de cette journée. L’océan est houleux, gris, je glisse ici et là, mais j’avance tout de même presque en trottinant de bonne humeur. Les paysages sont magiques. Quelques kilomètres plus loin, la bruine me rattrape finalement, froide, elle s’immisce partout ; même couverte, alors que la pluie s’intensifie doucement, mes pensées s’assombrissent et commencent à me saper le moral. J’ai vite froid, ma cape de pluie dégouline et je commence à avancer péniblement, à m’arrêter beaucoup trop souvent, à pester de ne pas savoir tenir le coup plus longtemps. Au bout de 5 kms dans cet état, à ne plus apprécier le moment, à redouter les 13 kms qu’il me reste encore à parcourir parce que je sais le temps qu’il me faudra ensuite pour me réchauffer et retrouver l’énergie nécessaire pour continuer, je me dis qu’il vaut mieux que je m’arrête là pour aujourd’hui. Je quitte le sentier pour revenir sur la route, tends mon pouce et ne tarde pas à monter dans le camping-car d’un couple en vacances dans la région qui se dirige justement vers Saint-Malo. J’y retrouve la foule, les rues pavées, les odeurs de crêpes, les remparts qui en font tout le charme. Je m’installe à la crêperie des remparts pour garder une vue sur la mer et réfléchir à ce que je souhaite faire ensuite.

Malheureusement, la météo prévoit 10 jours de pluie non stop, de forts orages et des vents violents. Pas du tout mon kiffe. Non, je ne suis pas la guerrière que je voudrais être, j’aime randonner et camper dans de bonnes conditions ; et même si je peux accepter les rudesses du climat sur une courte période, je sais qu’il m’est difficile de les supporter plusieurs jours d’affilée – je l’ai fait pourtant, mais j’apprécie beaucoup moins l’aventure et ce n’est pas pour ça que je pars. Alors, je m’arrête là pour cette fois. La suite du GR34 attendra. J’adore la Bretagne, ce sentier est particulièrement attrayant, j’ai vraiment envie de le poursuivre. Plus tard. J’ai encore 10 jours devant moi, je peux trouver une alternative, dans le sud où la météo est plus clémente.

Déguster quelques crêpes permet la digestion de cette décision amère. Je rentre à Rennes en covoiturage, à Aix-en-Provence en train, lave mes affaires, refais mon sac à dos, reprends des forces et la route vers une autre aventure en quelques heures à peine. Deux jours plus tard, je suis de nouveau sur un sentier de grande randonnée. D’ailleurs, vous allez rire : je l’ai commencé sous la pluie !

Savez-vous aussi renoncer à vos aventures ? Comment vous sentez-vous quand ça vous arrive ?

[English]

June 2021, Rennes, Brittany.

Since I’m already in Brittany after finishing this beautiful hike around Belle-île-en-Mer, I might as well stay here and go hike a few miles on GR34. I loved the part around Crozon peninsula, I’m sure the beginning of the trail will be as much fun. I have 13 days ahead of me, I plan on hiking as far as I can, not setting any goals in particular, just to see where my steps can take me. Sometimes, I dream about hiking the entire length of it (1.243 miles from Saint-Michael’s Mount in Normandie to Saint-Nazaire in southern Brittany), like Nicolas, Jeanne or Perrine & Victor did… Maybe some day… Right now, I’m still up for more fresh air and keeping up training my knees back in shape on relatively smooth ground ; I know I’ll be fine here, so I’m leaving with high spirits ! Let’s go !

DAY 1 : Saint-Michael’s Mount – Cherrueix ~ 10 miles, 3h45

From Rennes, my aunt drives me to Saint-Michael’s Mount parking lot on her way to an afternoon of drawing. At noon, it’s hot and sunny, tourists are having lunch so I have an unobstructed view upon the Norman famous emblem. It stands tall on my right-hand side for the first few miles, taunting me to snap as many pictures as possible. It’s acutally very hard to resist ! 😉 I eat a quick lunch in the shade of a lone tree before continuing along the trail covered in high grass. Vast muddy expanses, swamps created by low tide are my constant companions. I don’t cross path with anyone except a few bike riders by a lonely church, lost in the middle of the marsh. The trail is so flat, it’s easy to go without noticing, miles after miles going by in a blink. I arrive in the village of Cherrueix by mid-afternoon, set the tent up at camping** Tenzor de la Baie, enjoy a dive in the swimming-pool before heading out for groceries (local delicacies will spice up my next picnics), and I obviously can’t say no to a crêpe at the restaurant on the beach.

DAY 2 : Cherrueix – Pointe du Groin, Cancale ~ 15.8 miles, 6h30

I would like to start hiking early this morning, it’s supoosed to be very hot today. Unfortunately, I am not – and never will be – an early riser, so when I eventually leave camp at 7:30 a.m., the sun is already pretty warm for the hour. The trail runs by long beaches, with landscapes similar to each other ; it’s gorgeous but mirages play tricks to my eyes and I feel like I’m not going anywhere. A short break under the trees after 8 miles still gives me a pretty good overview of how far I’ve come. Nearing Cancale, the trail leaves the beach to become a shaded path in the forest that allows my shoulders to rest from the heat of the sun – not that I will ever complain about the heat ! The view upon the harbor is awesome. As I walk through the city, I cross path with hikers and cyclists that bypassed me earlier, having their picnics by the beach. Since I’m aiming for a campground that lies a bit further after town, I keep going and anjoy a splendid view overlooking the bay during my own lunch break. The trail now runs along craggy cliffs, going up and down in a rythm that plays with the crossing of short peninsulas one after another. Dark clouds gather slowly in the sky while thunder rolls in the distance : I’m not a fan of hiking in the rain so I try to quicken my steps in order to arrive at the Pointe du Groin municipal campground before the shower starts to fall. Hardly have I set up the tent, finished heating up a Voyager Adventure Food freeze-dried meal and taken cover in the tent that the storm hits. Not only do I dislike hiking in the rain, but I also have very bad memories of flooded tents : that’s why I’m particularly fearful of those moments. I recently invested in the Zpacks Duplex tent (highly praised for its ultra light-weight, sturdiness and efficiency against the elements by many PCT and AT thru-hikers in the US), so I spend the night trying to persuade myself that everthing will go smoothly, while it is litteraly pouring rain outside.

DAY 3 : Pointe du Groin, Cancale – somewhere on the trail before Saint-Malo ~ 7.5 miles, 3h

Surprised and reassured in the early morning : not a single drop of water inside the tent and the storm seems to have passed ! After packing everything up and a quick breakfast, I hit the trail right in front of the campgound, heading out to Saint-Malo. Temperatures have dropped, the wind keeps blowing and ominous clouds block the sky. The trail, still running along the cliffs, is all muddy and slippery, everything vibrates around me in this very typical Breton atmosphere. The ocean is grey, rough, I loose my footing here and there but easily keep going, on a good mood. Landscapes are magical. A few miles further, the fine drizzle finally catches up with me, cold, finding its way through ; even though I’m well-protected, as the rain intensifies, my thoughts grow darker and drain my morale. I’m quick to be cold, my rain jacket drips in rivulets, my stepping slows down, I stop every few minutes, fulminating that I can’t hold it together longer. After 3 more miles in this state of mind, not being able to appreciate the moment any more, dreading the next 8 miles still ahead of me since I know how long it will then take me to warm myself back up and find new energy, I realize that it might be better to call it a day for now. I leave the trail behind me to head towards the road, hitch a ride and soon find myself sitting in the dry camping-car of a couple on vacation in the region, heading toward Saint-Malo. There, I meddle in the crowd again, walk along cute cobble stone streets, enjoy the smell of crêpes all around and marvel at the fortifications, like always. I find a spare table at the rampart crêperie, facing the ocean, and take some time to think about what to do next.

Unfortunately, the weather forecast mentions non-stop rain, fierce storms and strong winds for the next 10 days. Not my thing. No, I’m not the warrior I would like to be, I like hiking and camping in good conditions ; and even though I can accept the hardships of the weather on a short period of time, I know how hard it is for me to edure them many days in a row – I have, though, but this is not the reason why I choose to go on an adventure and how I enjoy it the most. So, I’m going to stop here, this time. GR34 will have to wait. I love Brittany, this trail is fascinating, I really want to keep hiking it. Later on. I still have 10 days ahead of me, I can find an alternative route, in the south of France, where the weather is milder.

I eat a few more crêpes to hep digest this bitter decision. I head back to Rennes car-pooling, take a train back to Aix-en-Provence, wash my clothes, repack my backpack, refuel my energy and head out toward another adventure in hardly a few hours. Two days later, I’m back on a long distance trail. And, here’s for a good laugh : I start it under the rain !

Do you know how to renounce your adventures ? How do you feel about it ?

[Español]

Junio 2021, Rennes, Bretaña.

Puesto que ya estoy en Bretaña luego de la magnífica vuelta de Belle-île-en-Mer, más vale que me quede y vaya a recorrer unos kilómetros sobre el sendero GR34. Me encantó la parte alrededor de la península de Crozon, estoy segura de que el inicio del sendero también sabrá convencerme. Tengo 13 días libres, caminaré tanto como puedo, me gusta no confrontarme con objetivos fijos pero solamente ver hasta dónde mis pasos pueden llevarme. A veces, sueño con recorrerlo entero (2.000 kms entre el Monte Saint-Michel en Normandía y Saint-Nazaire en el sur de Bretaña) como lo hicieron Nicolas, Jeanne o Perrine & Victor… Tal vez, uno de esos días… Por el momento, sigo necesitando aún más aire fresco y entrenar mis rodillas en caminos bastante fáciles ; sé que por acá así será, entonces, voy con mucha confianza. ¡ Les cuento !

DÍA 1 : Monte Saint-Michel – Cherrueix ~ 16 kms, 3h45

Saliendo de Rennes, mi tía me lleva al estacionamiento del Monte Saint-Michel, antes de irse a dibujar toda la tarde. Es medio día, hay mucho sol y mucho calor, los turistas están almorzando, así que tengo una vista despejada al símbolo normando. Está a mi lado por los 5 primeros kilómetros del camino, ¡ motivo de fotografías a cada rato ! No puedo resistir mucho 😉 Como algo rapidito bajo la sombra del único árbol en camino antes de seguir avanzando en medio de las hierbas salvajes cubriendo el sendero. Extensas áreas fangosas, pántanos creados por la marea baja marcan el ritmo de mis pasos. No cruzo camino con nadie, salvo unas ciclistas cerca de una iglesia perdida en medio de los matorrales. El sendero es tan plano que es fácil avanzar sin darse cuenta. Entro en Cherrueix al caer la tarde, coloco mi carpa en el camping** Tenzor de la Baie, disfruto de la piscina antes de salir de compras (delicias locales para sazonar mis pícnics), y sucumbir, obviamente, a una crepa al restaurante en la playa.

DÍA 2 : Cherrueix – Pointe du Groin, Cancale ~ 25,5 kms, 6h30

Quisiera empezar a caminar tremprano hoy porque dicen que va a hacer mucho calor. Por desgracia, nunca fui – y nunca seré – mañanera y cuando por fin salgo a las 7:30 a.m., el sol ya brilla bastante fuerte. El sendero corre a lo largo de grandes playas con paisajes similares, es magnífico pero espejismos engañan mis ojos y me dan la impresión de caminar para nada. Luego de 10 kms, me tomo una pausa bajo un poco de sombra, dándome cuenta de lo realmente recorrido. Llegando cerca de Cancale, dejo la playa atrás por un instante bajo los árboles de un pequeño bosque, disfruto de un respiro abrigada de los rayos del sol – que tanto me gustan en otros momentos. ¡ La vista a la ensenada es impresionante ! Mientras atravieso la ciudad veo a alguno.a.s caminantes y ciclistas que me sobrepasaron al rato, sentado.a.s en la playa para su almuerzo. Como mi objetivo para la noche de hoy es un campamento en las afueras de la ciudad, sigo caminando y disfruto de otro punto de vista sobresaliendo la bahía un poco más lejos para comer también. Ahora, el sendero corre a lo lado de unos acantilados empinados, las bajadas y subidas se siguen al ritmo de las pequeñas penínsulas cruzadas. Nubes asombradas se amontonan poco a poco y se escucha el trueno a lo lejos : como no me gusta caminar bajo la lluvia, intento acelerar mis pasos para llegar al campamento municipal de la Pointe du Groin antes de que caiga el aguacero. A penas tengo tiempo de instalar la carpa, calentar una comida Voyager Adventure Food y encerrarme para la noche cuando estalla la tormenta. No solo me molesta caminar bajo la lluvia, pero también tengo malos recuerdos de diferentes carpas inundadas : por eso temo lo peor en aquellos momentos. Recién investí en una carpa Duplex de Zpacks (ampliamente aprobada por su extrema ligereza, solidez y eficacia contra la lluvia por vario.a.s caminantes de larga distancia sobre el Pacific Crest Trail y el Appalachian Trail en los EE.UU.), paso la noche intentando convencerme de que todo saldrá bien, aunque se está cayendo el cielo ahí afuera.

DÍA 3 : Pointe du Groin, Cancale – algún lugar antes de llegar a Saint-Malo ~ 12 kms, 3h

En la mañana, estoy sorprendida y tranquilizada : ¡ no entró ni una gotita de agua bajo la carpa y la tormenta parece haber calmado ! Luego de guardar todo y comer un poco, regreso en el sendero frente al campamento, dirigiéndome hacia Saint-Malo. Las temperaturas han bajado mucho, el viento sigue soplando y las nubes amenazan con otra tormenta todavía. El sendero, que corre a lo largo de los acantilados de nuevo, está todo lodoso, todo en mi alrededor vibra del ambiante breton típico del día. El océano está agitado, gris, me resbalo un par de veces, pero voy con buen paso, de buen humor. Los paisajes son magníficos. Unos kilómetros más lejos, la llovizna finalmente me alcanza, fría, metiendose en dónde pueda ; aunque bien abrigada, mientras se intensifica la lluvia, mis pensamientos se asombran y empiezan a minarme el moral. Tengo frío, mi poncho de lluvia está chorreando, se me hacen pesados los pasos, paro demasiado, echándome peste contra mi-misma de no poder aguantar más. Luego de 5 kms en aquel estado de ánimo, ya no disfruto el momento, me temo los próximos 13 kms que todavía me falta recorrer porque sé qué tanto tiempo necesitaré después para calentarme de nuevo y volver a tener la energía para seguir. Entonces, pienso que más vale parar aquí hoy. Dejo el sendero para volver a la carretera más cercana, apunto el dedo y pocos minutos después, me subo al cámper de una pareja de vacaciones en la región rumbo a Saint-Malo. Ahí, reencuentro a la muchedumbre, las calles de adoquines, huelo el dulce olor de las crepas y me fascina la muralla como siempre. Me siento en una mesa de la creperia de la muralla, frente al océano, para pensar en lo que voy a hacer.

Desgraciadamente, el pronóstico del tiempo habla de fuertes lluvias, tormentas y vientos por los próximos 10 días. Nada de eso quiero. No.. no soy la guerrera que quisiera ser, me gusta caminar y acampar en buenas condiciones ; y aunque pueda aceptar las inclemencias del tiempo sobre un corto periodo, sé que lo vivo muy mal cuando se trata de varios días enseguida – lo hice, pero no me gusta tanto la aventura así y no es por eso que salgo a caminar. Entonces, se acaba aquí, esta vez. El GR34 tendrá que esperar. Me encanta Bretaña, este sendero es particularmente atractivo, de verdad, quisiera seguir recorrerlo. Otro día. Ahora me sobran 10 días, puedo buscar otra alternativa, en el sur del país, dónde está más templado el clima.

Saborear unas crepas más ayuda a digerir aquella decisión amarga. En tan solo unas horas, regreso a Rennes en vehículo compartido, en tren a Aix-en-Provence, lavo mi ropa, armo la mochila de nuevo, recupero las fuerzas y el ánimo antes de empreder otra aventura. Dos días después, estoy de vuelta en otro sendero de caminata de larga distancia. De hecho, van a reirse : ¡ lo empece bajo la lluvia !

¿ También saben renunciar a sus aventuras ? Cómo se sienten cuando pasa ?

8 commentaires sur “Pourquoi j’ai commencé à randonner sur le GR34 et ai finalement abandonné au bout de 3 jours

  1. I wonder if such weather (clear skies one day, then heavy rain the next day) is the norm in Brittany given its proximity to the Atlantic Ocean. However, you seem to have managed to make the best out of the sunny periods and took some really beautiful shots of this corner of France.

    1. It is indeed the norm over there. Bretton people have a motto « it is sunny at least once a day in Brittany » so you better take full advantage of it when it does 😁😂🌬️
      You can only fall in love with the place anyway, given such rugged beautiful landscapes and fabulous people.

  2. …il faut avoir du cran, se respecter et accepter de ne pas pouvoir aller au bout du chemin prévu…….pour mieux se préparer et avancer, d’ailleurs tu l’as fait en choisissant une autre destination pour aller poser tes pas et l’apprécier. 😍

    1. je crois que ça, je l’ai bien appris et je le gère plutôt bien : accepter de ne pas aller au bout et essayer autre chose. Et à chaque fois, je suis ravie d’avoir essayer les 2 options ! 😀

  3. Glorious photos, Juls, and you must have been so happy about your tent! Sometimes you just have to recalibrate. I remember a bike trip with friends way back on college. We were camping, surrounded by large campers, RV’s, and people who brought out a TV in the evening. Sigh. The next day it rained pretty much all day and after spending quite some time in a laundromat trying to dry clothes and ourselves, we eventually had the father of one of the guys pick us up and we spent the rest of the short time at their house (at least I think so.) I don’t really remember if we camped one night in the rain or not, but I do remember how wet and cold we were. 🙂

    Looking forward to your next adventure.

    janet

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