2 jours à pied sur le Tour de la Sainte Victoire

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Lors de notre premier week-end libre après confinements, j’ai vécu un truc de dingue. Tellement dingue que cela risque peut-être de remettre en question la suite de mon organisation, mais bien sûr, je n’ai pas pu m’en empêcher, après tout ce temps enfermée… J’en avais très envie et il se peut que je m’y sois légèrement prise comme une débutante ; je vous laisserai juger du résultat.

J’ai fait le tour de la Sainte Victoire, montagne de mon enfance, à pied !

Permettez-moi d’abord de vous raconter brièvement ce qui a bugué sur cette micro-aventure avant de m’étaler sur le bonheur de l’avoir réalisée! ❤

• Ayant prêté mes chaussures de randonnée à une amie pour qu’elle les teste, je suis partie avec celles que j’utilise d’habitude pour le saut en parachute. Erreur #1 : elles sont plus serrées = je suis revenue avec des ampoules impressionnantes et des bouts de pieds qui ressemblent à des saucisses Knacki, j’ai même peur qu’un ou deux ongles en tombent…
• Buvant en général très peu pendant mes randonnées, je n’ai emporté qu’1,5 L. d’eau, sachant que je pourrai de nouveau remplir ma poche à l’arrivée à Puyloubier. Erreur #2 : gâtée par la météo, un soleil de plomb et des chaleurs estivales ont accueilli mes pas = j’ai bu beaucoup plus vite et me suis retrouvée sans eau au moins 1h30 avant d’arriver…
• Mes genoux sont assez fragiles ; avec le manque d’entraînement, il est important que j’en prenne encore plus grand soin. Les premiers jours d’une longue randonnée, je porte une genouillère pour essayer de soulager le plus douillet ce qui évite de compenser la douleur sur l’autre et finir en marchant comme un cowboy. Erreur #3 : penser ne pas en avoir besoin sur une randonnée que j’imaginais un peu moins sportive = la terminer littéralement sur les rotules, avec douleurs féroces, l’impression d’avoir gonflé de l’intérieur, prendre rendez-vous avec mon médecin et attendre d’avoir son avis avant d’envisager de partir pour de bon le 29 mai…

>> Dont acte : 3 erreurs de débutante <<

Considérons désormais la randonnée en elle-même : en suivant la trace (légèrement écourtée) proposée par Helloways, j’ai parcouru environ 30 kms en 2 jours, sur une boucle au départ du Barrage de Bimont à Saint-Marc Jaumegarde. Après avoir longé la falaise face sud sur les 15 premiers kilomètres d’ouest en est, j’ai dormi au camping Le Cézanne à Puyloubier ; le lendemain, je suis repartie dans l’autre sens, par les crêtes cette fois-ci avec vue panoramique sur toute la région (je n’ai pas les informations exactes de ma randonnée, mon téléphone portable / GPS / appli de randonnée m’a lâchement abandonnée en cours de route sans enregistrer les données).

• Durée (pour les sportif.ve.s) : Jour 1 – 8h30 / Jour 2 – 8h30 (pauses incluses)
• Distance : 30 kms approx.
• Niveau : Difficile
• Dénivelé : + 1.650 m.
• Altitude maximale : 1.007 m.
• Départ / arrivée : parking du barrage de Bimont à Saint-Marc Jaumegarde

JOUR 1 ~ Saint-Marc Jaumegarde – Puyloubier, par la face sud, au pied et à flanc de falaises

Depuis le barrage Bimont avec vue sur la face nord de la Sainte Victoire, on emprunte le sentier qui traverse une petite forêt et le parc de Roques-Hautes ; on passe près du Refuge Cézanne et on longe les falaises abruptes prisées des grimpeur.euse.s. Plus loin, toujours en plein cagnard, on commence à monter le long des falaises sur un sentier escarpé et exposé avec vue sur la vallée de Saint-Antonin-sur-Bayon, la Chaîne de l’Étoile au loin et finalement la mer, tandis que Puyloubier se profile lentement au-devant. C’est après le Refuge Baudino que les choses se sont un peu corsées pour moi : la descente sur le pierrier a été particulièrement rude et longue pour mes genoux cagneux, sous les ailes colorées des parapentes. Arrivée au Relais de Saint Ser, j’ai pu me ravitailler en eau avant de parcourir les derniers kilomètres jusqu’au camping, en passant par les vignes et champs d’oliviers. Village provençal typique, Puyloubier offre de vive couleurs, des ruelles étroites et une douceur agréable de fin de journée.

JOUR 2 ~ Puyloubier – Saint-Marc Jaumegarde, par les crêtes, le Pic des Mouches, la Croix de Provence et le Sentier Imoucha

Après une première nuit dans ma nouvelle tente et nouveau sac de couchage (mon matériel de randonnée mis à jour fera l’objet d’un prochain article), c’est par une montée douce, régulière et longue que je commence ma journée ; je rejoins le Pic des Mouches (point culminant de la montagne à 1.007 m. d’altitude) où je n’avais encore jamais mis les pieds. Un vent violent souffle par rafales, rafraîchit l’atmosphère et manque me renverser quelques fois. Les crêtes sont une succession de faux plats ponctués par de courtes descentes et remontées sportives ; quelques passages s’effectuent à l’aide de chaînes en métal accrochées à la paroi ; les rochers calcaires jonchent le sentier dans un sens et dans l’autre, tandis qu’on longe la falaise à pic. La Croix de Provence apparaît et disparaît au gré du relief et donne l’impression de ne jamais être atteignable. Quand j’y arrive, le vent est si fort que je ne peux pas m’y tenir debout ; c’est assise quelques minutes que je profite de la vue maintes fois parcourue des yeux avant de redescendre aussitôt, m’abriter d’abord près du Prieuré. Seul.e.s de rares randonneur.euse.s ont fait le trajet jusqu’au sommet ce jour-là, bravant les risques du vent. C’est de nouveau sur la descente que mes genoux souffrent le plus ; surtout que le fameux Sentier Imoucha est très long comparé à celui que je prends d’habitude. Par contre, il offre une vue splendide et spectaculaire sur la retenue d’eau émeraude du barrage de Bimont. De retour au parking, je ne peux qu’être admirative du chemin parcouru et de la beauté des paysages traversés : ils ne sont pourtant pas nouveaux pour moi qui les connait depuis que je suis toute petite – j’en suis restée pantoise !

Même si mes genoux me font encore souffrir 10 jours plus tard – une simple balade de 2h sans dénivelé particulier ravive de fortes douleurs, il est grand temps de ce rendez-vous chez le médecin – je ne peux que vous conseiller de partir sur ce sentier magnifique. Et de m’en donner des nouvelles quand vous y serez !

Quelle fut votre première randonnée post-confinements ? Votre corps l’a-t-il bien vécu ?

[English]

For our first weekend out after our 3^rd lockdown in France, I did something crazy. So crazy in fact, that it might jeopardize the rest of my upcoming plans, but of course, I couldn’t not do it, after spending so much time inside… I was so looking forward to it, I might have overlooked a few things and behaved like a beginner. You’ll be judging.

Anyway, I hiked around Sainte-Victoire mountain, my childhood reference !

First, let me tell you what went wrong on this micro-adventure before I splurge on what was absolutely fabulous about it ! ❤

• Having lent my hiking shoes to a friend so she could test them, I went on trail with those I usually use for skydiving. Error #1 : they are tighter = I came back with HUGE blisters, toes that look like little fat sausages and the fear of some toenails soon falling off…
• As I usually don’t drink much during my hikes, I only set off with 1.5 L. of water, planning on resupply once I made it to Puyloubier. Error #2 : spoilt by the weather, blazing sun and first summer temperatures welcomed my steps = I drank twice as fast as normal and ended up without water a bit more than 1h30 before arrival…
• My knees are quite delicate ; with the lack of regular training, it is important I take care of them better. The first few days of a long-distance hike, I wear a kneepad to relieve the weaker one not to overcompensate on the other one and finish walking like a cow-boy. Error #3 : thinking I wasn’t going to need it on a hike I imagined less strenuous = finish it literally on my knees, with lasting pains, a feeling of swelling from the inside and the need of a doctor’s appointment to understand what might be at stakes before actualy leaving on May 29…

> > Duly aknowledged : 3 rooky’s mistakes < <

Now, let’s have a look at the hike itself : following the (slightly shortened) GPS tracks proposed by Helloways (in French), I walked approximately 19 miles in 2 days, on a loop-hike whose trailhead starts at Bimont dam, in the village of Saint-Marc Jaumegarde, north of Aix-en-Provence. After walking the first 9 miles along the length of the southern slopes of the mountain, west to east, I set up camp at Le Cézanne campground in Puyloubier ; the following morning, I went the other way, climbing up onto the ridge this time, with a panoramic view of the region (I don’t have the information relative to my own hike, as my cell phone / GPS / hiking tracker died on me that day without saving the data).

• Duration (for the healthy ones) : Day 1 – 8h30 / Day 2 – 8h30 (breaks included)
• Distance : 19 miles approx.
• Level : Difficult
• Height difference : +5.413 ft.
• Maximum altitude : 3.303 ft.
• Trailhead and end : Bimont dam parking lot, in Saint-Marc Jaumegarde village

DAY 1 ~ Saint-Marc Jaumegarde – Puyloubier, along the southern slope, at the base and the flank of the cliffs

From Bimont dam with view upon the northern slope of Sainte-Victoire mountain, we enter a small forest and cross Roques-Hautes departmental park ; we pass by Cézanne Refuge and we walk along and below the steep cliffs that climbers enjoy so much. Later, still in the heat of the sun, the trail climbs, abrupt and exposed, with a view upon Saint-Antonin-sur-Bayon village, the Étoile Ridge and the sea further away, while Puyloubier slowly appears straight ahead. After Baudino Reguge, things got a bit out of hand feet for me : the climbing down scree was particularly long and hard on my knees, as colorful paragliders enjoyed their ride above. Once at Saint Ser Inn, I could refill my water pouch before hiking the last few miles to the campground, through vineyards and olive tree plantations. A typical village of Provence, Puyloubier offers lovely colorful narrow streets and a cozy atmosphere at the end of the day.

DAY 2 ~ Puyloubier – Saint-Marc Jaumegarde, by the ridge, Pic des Mouches, Croix de Provence and Imoucha trail

After spending my first night in my new tent and new sleeping bag (updated hiking gear post will be up shortly on the blog), I start the day along a nice, yet long and steady, climb up trail ; I reach the Pic des Mouches (highest point of the mountain, culminating at 3.303 ft. high) where I had never set foot before in my whole life. Violent gusts of wind sweep the spot, make the air chillier and almost knock me over a few times. The ridge is made of a succession of false flats punctuated by challenging short ways down- and uphill ; metal chains pierced into the stone rocks help go through some sections ; limestone bouncy rocks litter the trail one way and the other, as we walk by sheer steep stone walls. The Croix de Provence appears and disappears according to the relief, making it seem beyond reach. When I eventually do, the wind is so strong I can’t stand upright : I enjoy the view I know by heart sitting there before heading back down first towards the Priory. Only a few hikers ventured to the summit that day, defying the dangerous winds. It is while on my way downhill that my knees bother me again ; especially since the famous Imoucha trail is very long compared to the one I usually follow. However, it offers stunning and magnificent views upon the emerald Bimont reservoir. Back in the parking lot, I can only wonder at the marvelous hike I just finished and the beauty of the landscapes I was able to admire for the past 2 days : in spite of not being new to me as I’ve known them since I was a kid, I was left speechless !

Although my knees still hurt 10 days later – a short 2-hour stroll with no real height difference rekindle strong aches, it is way past time to go and see the doctor – I can only recommend you to go on that incredible trail. And be sure to tell me how you fare once you’re there !

What was your first hike out after lockdown ? How did your body hold up to it ?

[Español]

Durante el primer fin de semana después del 3er confinamiento en Francia, hize algo loco. Tan loco de hecho que tal vez voy a tener que cambiar completamente todos mis planes de junio, pero no me lo pude perder, luego de tanto tiempo pasado encerrada en casa… Soñe con hacerlo desde tanto tiempo y parece que fui con un poco de torpeza ; me juzgarán pero creo que actue como una principiante…

¡ Dí la vuelta a pie de la montaña Sainte Victoire, la de mi infancia !

Primero, dejenme contarles todo lo que no funcionó durante esta micro-aventura, ¡ antes de exponerles todo lo hermoso que fue ! ❤

• Preste mis zapatos de caminata a una amiga para que los pruebará, así que salí con otros, los que usualmente utilizo para la parcaída. Error #1 : son más apretados = volví con ampollas gigantes, deditos de pies que se parecen a pequeñas salchichas y la impresión de que unas uñas podrían caer pronto…
• En general, no tomo mucha agua durante mis caminatas, así que salí con solo 1.5 L., sabiendo que tendré para rellenar mi botella a la llegada en Puyloubier. Error #2 : el clima me regaló con mucho sol y las primeras temperaturas del verano = tomé más rapidamente el agua y lo terminé todo al menos 1h30 antes de llegar…
• Mis rodillas son bastante frágiles ; con la falta de entrenamiento, es importante que los cuide aún más. Los primeros días de una caminata de larga distancia, siempre ando con una rodillera para aliviar al más delicado para evitar de compensar en el otro y terminar caminando como una vaquera. Error #3 : pensar no necesitarla para una caminata que me imagine más tranquila de lo que fue = terminé literalmente arrastrandome por los suelos, con fuertes dolores, como inchada del interior de las rodillas ; tengo que ver a la doctora para su opinión antes de irme el 29 de mayo para la larga aventura…

> > ¡ Que conste ! 3 errores de principiante ! < <

Ahora, examinamos la caminata en sí : siguiendo por parte el trazo GPS (ligeramente acortado) propuesto por Helloways (en francés), camine aproximadamente 30 kms en 2 días, en un círculo saliendo de la presa de Bimont en el pueblo de Saint-Marc Jaumegarde, un poco al norte de Aix-en-Provence. Luego de pasar del oeste al este, a lo largo de los acantilados de la fachada sur por los primeros 15 kilómetros, dormí en el camping Le Cézanne en el pueblo de Puyloubier ; al día siguiente, me fui en el sentido contrario, por las crestas esta vez, con vista panorámica sobre toda la región (no les puedo compartir las informaciones actuales de mi propia caminata porque mi celular / GPS / applicación de caminata se murió ese día con todo los datos).

• Duración (para los más fuertes) : Día 1 – 8h30 / Día 2 – 8h30 (pausas incluidas)
• Distancia : 30 kms approx.
• Nivel : difícil
• Desnivel : + 1.650 m.
• Altura máxima : 1.007 m.
• Inicio / final : estacionamiento de la presa Bimont, en el pueblo de Saint-Marc Jaumegarde

DÍA 1 ~ Saint-Marc Jaumegarde – Puyloubier, por la base y las faldas del acantilado

Desde la presa Bimont frente a la fachada norte de la Sainte-Victoire, entro en un bosque y cruzo el parque de Roques-Hautes ; paso cerca del Refugio Cézanne y en la base de los acantidalos abruptos, preciados de los escaladores. Un poco más lejos, siempre en la solana, el sendero sube, empinado y expuesto, con vista al valle de Saint-Antonin-sur-Bayon, el macizo de la Estrella y el mar a lo lejos, mientras se dibuja lentamente Puyloubier en el frente. Después del Refugio Baudino, se complicaron las cosas para mi : la bajada en los derrubios de ladera fue particularmente ruda y larga para mis rodillas, bajo las alas coloridas de los parapentes. Cuando llege al Albergue de Saint Ser, pude rellenar mi botella de agua antes de caminar los últimos kilómetros hasta el camping, atravesando viñas y campos de olivos. Pueblo típico de Provence, Puyloubier ofrece calles estrechas y coloridas, bañado en el dulce ambiante del fin de día.

DÍA 2 ~ Puyloubier – Saint-Marc Jaumegarde, por las crestas, el Pic des Mouches, la Cruz de Provence y el Sendero Imoucha

Después de dormir por primera vez en mi nueva carpa de campaña y nuevo eslipin (les hablo pronto de mi material de caminata actualizado en un próximo artículo), empiezo el día por una subida suave, pero larga y regular ; llego al Pic des Mouches (Pico de las Moscas – punto más alto de la montaña, culminando en 1.007 m. de altura) donde nunca había venido antes. El viento violento sopla por ráfagas, resfresca el aire y falta hacerme perder el equilibrio un par de veces. Las crestas son una serie de falsos llanos punctuados de bajadas y subidas cortas y deportivas ; algunas secciones se hacen con cadenas de metal colgadas en las paredes ; las piedras calizas están esparcidas en un sentido y el otro en el camino, mientras paso cerca de los acantilados abruptos de la víspera pero por arriba. La Cruz de Provence aparece y desaparece según el relieve, dando la impresión de que no se puede alcanzar. Cuando llego ahí, las ráfagas de viento son tan violentas que no puedo quedarme de pie ; sentada, disfruto de la vista que conozco de memoria por todas las veces que vine, antes de bajar a resguardarme cerca del Priorato. A penas alguno.a.s caminantes se ariesgaron a enfrentar el viento del día. De nuevo, la bajada les hace mucho daño a mis rodillas ; sobre todo porque el Sendero Imoucha es mucho más largo que el que usualmente sigo. Por otro lado, ofrece una vista impresionante y magnífica sobre el lago esmeralda de la presa Bimont. De vuelta en el estacionamiento, solo puedo admirar el camino recorrido y la belleza de los paísajes cruzados : aunque no esten nuevos para mi, porque los conozco desde muy pequeña, ¡ me cortan el soplo cada vez !

A pesar de que me dolieran todavía las rodillas más de 10 días después – una caminata sencilla de 2h sin desnivel particular reactiva los dolores, ya es hora de ver a la doctora – ¡ solo puedo recomendarles irse de caminata en este sendero espectacular. ¡Y decirme lo que piensan de él cuando esten ahí !

¿ Qué fue su primera caminata despues del confinamiento ? Cómo lo vivió su cuerpo ?