(scroll down for the english version – vean al pie de página para la versión en español)
Mon premier souvenir à bord d’un avion remonte à mes 6 ou 7 ans. Impression fugace… J’allais retrouver ma marraine à l’autre bout de la France pour passer mes vacances chez elle. Depuis, comme toute ma génération, je n’ai cessé d’admirer et d’utiliser cet engin de métal, incroyable, lourd, pourfendeur des airs, pour aller d’un endroit à l’autre, retrouver famille et ami.e.s, découvrir de nouveaux lieux, inaccessibles, lointains, toujours plus loin. Récemment, j’ai même ajouté l’adrénaline du saut en parachute seule à la liste des avantages qu’il m’apporte (même si c’est depuis un tout petit avion à côté de chez moi).
Je rêve encore de voyages autour de cette planète qui me fascine (Islande, Jordanie, Égypte, Kirghizistan, Kenya, Indonésie, Fidji, Japon, Bhoutan, Népal, Antarctique…) et de retourner vers certains pays retrouver ces personnes et ces lieux qui m’ont particulièrement touchée (USA, Chili, Pérou, Nouvelle Zélande, Laos, Myanmar…). Chacun d’entre eux impliquant toujours cet oiseau de métal aux ailes déployées, qui nous rappelle ô combien, nous, pauvres êtres humains, n’en avons pas et reposons nos évasions sur les siennes.
Grâce à ces mêmes voyages, aux personnes formidables que j’y ai rencontrées, au souvenir impérissable que me laisse chaque endroit visité, je développe depuis quelques années des valeurs avec lesquelles je me sens plus en adéquation, révélant toutes les possibilités qui s’offrent à moi pour vivre toujours plus en conscience avec moi-même, en harmonie avec ce qui m’entoure tout en protégeant notre jolie planète, notre maison, notre terre nourricière. J’ai énormément avancé sur ce chemin: j’ai repensé ma consommation jusqu’à atteindre cette simplicité et ce minimum qui me permettent de vivre correctement, sans superflu, en privilégiant les filières courtes, le local, la réutilisation, l’échange, le partage; je me suis concentrée sur ces expériences qui m’enrichissent, ces moments qui me nourrissent et les personnes qui me font grandir.
En m’entourant ainsi de personnes particulièrement inspirantes sur le sujet, à distance via leurs blogs et leurs livres, ou plus proches lorsque j’arrive à m’inscrire pleinement dans des actions bénévoles ici et là, je me rapproche imperceptiblement du thème que je souhaite aborder aujourd’hui et qui m’est encore si épineux: (presque) arrêter de prendre l’avion pour me déplacer.
Le trafic aérien est l’une des actions humaines qui crée le plus grand impact négatif sur notre planète, en produisant des tonnes de CO2 qui participent au dérèglement climatique. Tout le monde le sait. Là encore, je veux croire qu’en faisant ma part, associée à celle de tant d’autres qui ont déjà pris la décision, cela pèsera un jour dans la balance.
Cela me taraude, ça pique… Je sais au fond de moi que la solution qui me conviendrait, alignant valeurs, principes et actions, serait que j’arrête de prendre l’avion pour me déplacer. Pourtant, je n’arrive pas à m’y résoudre, à sauter le pas…
D’autres blogueur.euse.s ont su mettre leurs réflexions en mots et osé les mettre en action. Leurs écrits, notamment ceux d’Amélie & Benjamin sur Hellolaroux, de Léa & Léo sur Bons Baisers et de Camille « Graine de Possible » sur Aterrissage, ont fortement résonné en moi; ils m’ont également poussée dans mes retranchements car je suis allée gratter davantage sous la couche de ma zone de confort qui se réinstalle insidieusement un peu trop tranquillement depuis mon retour en France il y a 1 an et demi.
Arrêter de prendre l’avion, c’est raisonnable, c’est nécessaire, c’est le prochain pas sur mon chemin. Il faut juste que j’arrive à me dire que cela ne remet pas du tout en question mes envies, besoins et possibilités de voyager; il y a en effet tant d’alternatives à l’avion pour se déplacer que je ne risque pas de rester « coincée » quelque part, morfondue de tristesse à l’idée de ne plus pouvoir bouger. Au contraire, cela me permet encore une fois de découvrir de nouvelles façons de voyager, d’expérimenter d’autres méthodes de déplacement, d’ouvrir mon esprit à de nouvelles possibilités et opportunités. Exactement comme à chaque fois que j’ai cherché à changer une vieille habitude qui ne me correspondait plus en une nouvelle, plus douce, plus raisonnable, plus adaptée.
Le premier objectif que je me pose est de réduire mes déplacements en avion au maximum, peut-être de ne l’envisager que sur un seul trajet aller/retour long par an (voire moins si possible). Me focaliser alors sur les solutions alternatives qui me sont offertes: voyager plus près de chez moi, (re)découvrir les beautés de la France et de l’Europe, partir en road-trips en van plus souvent ou prendre justement le temps de partir plus longtemps, m’essayer à l’auto-stop… Je continue de préférer l’hébergement chez l’habitant, les rencontres sur les marchés, manger local, participer à des activités qui ne mettent pas les animaux en danger; tout cela s’accorde parfaitement. Comme le font déjà un si grand nombre de voyageurs, conscients des enjeux planétaires de nos modes de vie. Enfin, comme d’habitude, il me faudra ne pas dévaloriser mes efforts et ma motivation lors des écarts que je me permettrai parfois (pour aller sauter en parachute, par exemple).
C’est comme ça que j’avance et que je m’améliore: en analysant la situation, en cherchant une solution et en m’y tenant au maximum. Éviter la dissonance cognitive entre mes valeurs et mes actions dans la mesure du possible et toujours faire de mon mieux pour les adapter les unes aux autres.
Je rêve de nouveaux voyages, d’autres endroits magiques à admirer, de routes incroyables à arpenter, de chemins insoupçonnés à fouler… Revoir encore une fois, ce qui me motive et ce qui me fait vibrer n’est qu’un moyen d’y arriver dans les meilleures conditions possibles.
Ce sujet vous taraude-t-il également? Où en sont vos réflexions?
[English]
My first time flying must have been when I was 6 or 7 years old. Fleeting impression… I was going to spend my vacation with my godmother who lives on the other side of the country. Since then, as have my whole generation, I have not ceased to wonder and use this incredible, metalic, heavy yet air-borne machine, in order to go from one place to another, visit friends and family, discover new inacessible places, further and further away. Recently, I even added the adrenaline of skydiving to the list of advantages it offers (even though from a small plane, a few kilometers away from home).
I still dream of travels around our fascinating planet (Iceland, Jordan, Egypt, Kyrgyzstan, Kenya, Indonesia, Fiji, Japan, Bhutan, Nepal, Antarctica…) and of going back to certain countries to meet up with people and see those places again that touched my heart so deeply (USA, Chile, Peru, New Zealand, Laos, Myanmar…). Each of these meaning that I would have to get on that metallic bird again, whose open wings remind us oh so much that we, mere humans, have none and may only rely on them for our own escapes.
Thanks to those very travels, the incredible people I’ve met, through the memories of the fabulous places I’ve seen, I have been developing the past few years values with which I feel I live better; they reveal every possibility offered to me to live ever more consciously, in harmony with everything surronding me and protecting our beautiful planet, our home, our nourrishing earth. I have gone a long way on this path: I have given new thoughts to my consuming until I settled with the simplicity and minimum necessary to live properly, favoring short, local supplies, reusing, exchanging, sharing; I have focused more on enriching experiences, nourrishing moments and being with people who make me grow.
By surrounding myself with these inspiring persons, from afar through their blogs or books, or on a closer level when I manage to volunteer in activities near me, I slowly but inevitably approach the subject I want to talk about today, which is still so touchy: to (almost) stop traveling by plane.
Plane freight and transportation is one of the most polluting human activities, producing enormous quantities of CO2, participating in climate change. Everybody knows that. Once again, I want to believe that my actions, combined with everybody else’s who’s already made the decision, will count some day.
It torments me, it stings… I know deep down inside me that the correct solution which would be aligned with my values, principles and actions is to stop traveling by plane. However, it costs me so much to actually do it, to take the plunge…
Other blogers have successfully put into words their reflections and dared put them into action. Their posts, particularly those by Amélie & Benjamin in Hellolaroux, by Léa & Léo in Bons Baisers and by Camille « Graine de Possible » on Aterrissage (all of them in French), greatly resonated in me; they also pushed me to tug at the itchy spot that my comfort zone has grown back into since I came back to France 1 year and ½ ago.
To stop traveling by plane is reasonable, necessary and the next step on my path. I just need to tell myself it doesn’t question my will, need and possibilities for travel; there are in fact so many alternatives to plane travel that I shouldn’t be worried to get « stranded » somewhere, depressed at the thought to never be able to move anywhere anymore. On the contrary, it allows me once more to discover new methods of traveling, experiment other means of transportation, open up to new possibilities and opportunities. Exactly like it’s always happened before when changing old habits that I didn’t recognize myself in into new, gentler, more reasonable, more adapted ones.
My first goal will be to try and reduce my traveling by plane to the minimum of one long-haul round-trip ticket a year (even less if possible). Instead, I’ll focus on already existing alternatives: travel closer to home, (re)discover the beauties of France and Europe, go on road-trips more often or actually think of a long trip away, try hitch-hiking… I will always prefer local hospitality, marketplaces food stalls, engage in activities that are harmless to animals; everything combines perfectly. I will do as many other travelers already do, conscious of our lifestyle’s planetary stakes. Lastly, as usual, I will have to not discredit my efforts and motivation in spite of the few momentary lapses I’m bound to go through (i.e when I go skydiving).
This is how I keep going and improving myself: I analyze a situation, look for the best adequate solution and stick to it to the best of my abilities. Avoiding cognitive dissonance between my values and my actions as much as possible, by doing my best at adapting them to one another.
I dream of new travels, other magical places to admire, incredible roads to take, unexpected paths to wander on… Reviewing once more what motivates me, what makes me tick, is only a means to do so in the best possible conditions.
Does this subject also torment you? What are your thoughts on the matter?
[Español]
Mi primer recuerdo adentro de un avión debe ser cuando tenía 6 o 7 años. Impresión fugaz… Iba a visitar a mi madrina que vive al otro lado de Francia, para las vacaciones. Desde este entonces, y como una gran parte de mi generación, nunca deje de admirar y utilizar esta máquina de metal increíble, pesada pero que puede surgir en los aires, para llevarnos a ver a amigo.a.s y familia, a descubrir nuevos lugares, inacessibles, lejanos, siempre más lejos. Recién, también agregué la adrenalina de la paracaída sola a las ventajas que me ofrece (aunque sea de un avioncito, cerca de mi casa).
Sigo soñando con viajes alrededor de nuestro planeta que tanto me fascina (Islandia, Jordania, Egipto, Kirguizistán, Kenya, Indonesia, Fidji, Japón, Bután, Nepal, la Antárctica…) y con regresar en algunos países a volver a ver a esas personas y lugares que me conmovieron tanto (EE.UU., Chile, Perú, Nueva Zelanda, Laos, Myanmar…). Cada uno implicando siempre el pájaro de metal con sus alas desplegadas que nos recuerdan tanto que nosotros, simples seres humanos, no las tenemos y solamente podemos reposarnos en las suyas para nuestras propias escapadas.
Gracias a esos viajes también, a las personas formidables que encontré, al recuerdo imperecedero que dejaron los lugares visitados, he desarrollado desde hace unos años valores con cuales me siento más en adecuación, revelándome todas las posibilidades que se ofrecen a mí para vivir una vida cada vez más consciente, en armonía con todo lo que me rodea, protegiendo a nuestro bello planeta, nuestra casa, nuesta tierra madre. He avanzado mucho en este camino: he cambiado mi consumo hasta reducirlo al más necesario y estricto mínimo que me permite vivir correctamente, privilegiando proveedores locales, en circuito corto, el reuso, el intercambio, lo compartido; me enfoque más en experiencias que me enriquecen mentalmente, esos momentos que me nutren y estar con esas personas que me hacen crecer.
Siendo rodeada de gente particularmente inspiradoras en el tema, que sea desde lejos con sus blogs y sus libros, o que estén más cerca cuando logro participar plenamente en actividades voluntariadas aquí y allá, me acerco imperceptiblemente al objeto de este artículo, de lo que quiero abordar ahora y que sigue espinoso: el (casi) dejar de viajar en avión.
El tráfico aéreo es una de las actividades humanas con más impacto negativo en nuestro planeta, podruciendo cantidades enormes de CO2 que participan tanto al calentamiento global. Todo el mundo lo sabe. Una vez más, quiero pensar que, hacer mi parte en conjunto con todos los demás que ya tomaron la decisión contará.
Me atormenta, me pica… En lo más profundo de mi ser, sé que la mejor solución, alineada con mis valores, principios y acciones, sería de dejar de viajar en avión. La cosa es que no puedo resolverme en hacerlo, a saltar ya, de una vez…
Otros que tienen un blog ya escribieron sus pensamientos hace un rato y se atrevieron a pasar a la acción. Sus palabras, en particular las de Amélie & Benjamin en Hellolaroux, de Léa & Léo en Bons Baisers y de Camille « Graine de Possible » en Aterrissage (todos en francés), resonaron fuertamente conmigo; también me arrinconaron y me empujaron a reexaminar mi zona de confort que volvió a crecer, insidiosamente, desde que regrese a Francia hace 1 año y ½ .
Dejar de viajar en avión es razonable, es necesario, es el próximo paso en mi camino. Solamente tengo que realizar que no cuestiona para nada mis ganas, mi necesidad y mis posibilidades de viaje; de hecho, existen tantas alternativas de transportes que no me ariesgo en quedarme « atrapada » en cualquier lugar, deprimida con la idea triste que no me puedo mover más. Al contrario, me permite una vez más descubrir nuevas maneras de viajar, experimentar otros métodos de transporte, abrir mi mente a otras posibilidades y oportunidades. Exactamente como cuando busco cómo cambiar un hábito antiguo que ya no me corresponde en uno nuevo, más suave, más razonable, más adecuado.
Entonces, mi primer objetivo es reducir al máximo mis viajes en avión, hasta tal vez considerar solamente un trayecto largo ida y vuelta al año (o menos aún). Enfocarme en soluciones alternativas existantes: viajar más cerca, descubrir (de nuevo) las bellezas de Francia y de Europa, tomar road-trips más enseguida o pensar en irme por un tiempo más largo, intentar hacer dedo… Siempre prefiero alojarme con la gente local, comer en los mercados, participar en actividades en las cuales los animales no están en peligro; todo se combina perfectamente. Como ya lo están haciendo una gran parte de viajeros, conscientes de los retos planetarios de nuestro modo de vida. Por fin, como de costumbre, no tendré que despreciar mis esfuerzos y mi motivación cuando me permitiré una discrepancia de conducta (haciendo paracaídas, por ejemplo).
Así voy en mi camino, mejorándome: analizo la situación, busco las soluciones alternativas y doy mi mejor esfuerzo. Evitar la falta de armonía entre mis valores y mis acciones lo más que se pueda, intentando siempre de adaptarlas unas a las otras.
Sigo soñando con nuevos viajes, otros lugares mágicos a admirar, rutas increíbles a pasear, senderos inesperados a caminar… Cuestionar regularmente lo que me motiva y lo que me hace vibrar es una manera sencilla de lograrlo en las mejores condiciones posibles.
¿Les atormenta el tema también? Cuáles son sus pensamientos con respeto a ésto?
Pas facile aujourd’hui, cette problématique de l’avion !
Il y a quelques années, on se posait beaucoup moins de questions parce que l’avion était plus difficilement accessible. Pour ma part, nous avons essayé au cours de notre vie de voyager le plus possible par nos propres moyens, par des routes de terre ou de mer… Mais il est devenu si difficile de céder à la tentation d’aller plus vite et plus loin…
C’est bien là tout le problème… et pour avoir voyagé beaucoup par avion jusqu’à maintenant, cela m’est d’autant plus difficilement envisageable mais je suis sûre qu’à quelques exceptions près, je peux faire au mieux (bien sûr, les exceptions seront particulièrement friandes en avion au moment où elles se présenteront, forcément…). On verra bien!
Au moins, on y réfléchit; et rien que ça, ça fait déjà avancer un peu et voir quelles autres alternatives et solutions s’offrent à nous.
I’ll look forward to your photos.
janet
You’re so kind, Janet!
Some of this Brittany hike (header picture) will soon be on the blog with the respective post.
And I hope I can go back hiking soon: France is a fabulous playground!
Hope you’re doing great! Xoxo
I have no urge to pursue a busy schedule or to travel – since the virus, my decisions have been reduced to practicality and necessity.
I think rediscovery of the nearby, 1.e., exploration and adventure of locales which do not require air travel will factor more into our final destinations.
Happy travels!
Still very curious of other faraway places I’ve never seen so far… but like you, I’m trying to focus on practicality and necessity, which are the main reasons helping in making this kind of decisions.
Besides, there is so much to see in our own « backyards! » I’m ready to discover there!
Happy trails to you too, Kate!
It does resonate. I was suddenly turned off travel when my twins were born: I suddenly realised how selfish it was and my eyes opened to climate change in a way that I had been hedonistically ignoring before. The girl who loved aviation and even made it her job for over a decade suddenly lost all interest in flying. Having said that, I do want my kids to experience other countries, cultures and climates one day, so I’m not saying never. Just less. Way lesa. Good luck with what you decide!
Way less is already a much better path to follow right now. I think I’m ready to reduce flying as much as possible and try other ways of traveling.
And I’m always happy to exchange on the subject with other people who have traveled by plane a lot too but are on the same page and thinking it through too.
Thanks for mentioning it here.
Take care.
You too, take care!