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Extrait de journal du 5 septembre 2016 (Jour 6, repos à Zubiri)
« Il y a tant de choses que je voudrais écrire pendant que je marche sur Le Chemin. Ces pensées me traversent pendant que je suis le sentier, mais je n’ai pas de quoi écrire à ce moment-là, ni de quoi m’enregistrer pour m’en souvenir. Quand enfin je peux me reposer, les mots ont disparu.
Tout le monde vient faire son Chemin pour différentes raisons; je marche parce que j’avais besoin d’exercice et de temps pour moi; ça fait un bien fou. Cependant, après 5 jours de marche et 1 jour de repos, je sais que je ne suis pas en assez bonne forme pour faire attention à mon énergie, à mon genou et prendre le temps de méditer, si c’est vraiment ce que je veux faire. Pour l’instant, je me concentre sur le fait de mettre un pied devant l’autre.
J’ai marché seule les 2 premiers jours, entre Orthez et Ostabat, ne rencontrant presque personne, parlant à encore moins de gens, à essayer de me mettre dans le rythme et le groove du moment. Puis, lorsque tous les chemins se sont rejoins, à Ostabat d’abord et à Saint-Jean-Pied-de-Port ensuite, je me suis retrouvée au milieu de centaines d’autres marcheurs/pèlerins. Désormais, le chemin ressemble à une fourmilière, où certaines fourmis écoutent de la musique bien trop fort ou parlent si haut qu’aucun ne peut plus se perdre dans ses pensées.
Pendant un instant, j’ai carrément pensé changer de chemin et prendre El Camino norte, celui qui longe la côte nord de l’Espagne; moins fréquenté, beaucoup de plages et beaucoup de zones industrielles aussi… Mon désir de marcher se serait transformé en désir de plages et marcher dans les zones industrielles n’est pas ce que j’avais à l’esprit. Je resterai donc sur le Camino Francés (le « Chemin Français, » car il émerge de la France) pour le moment. Et puis, j’aime bien quand je reste sur mes décisions, même si d’autres options paraissent plus alléchantes.
Marcher quelques 25 kms par jour est un vrai challenge pour moi. Je commence à avoir mal aux pieds après 10 kms, juste quand mon genou est assez échauffé pour pouvoir continuer bien plus longtemps. Je prends plus de pauses. Jusqu’à présent, je me suis arrêtée là où tout le monde s’arrête mais j’ai aperçu quelques pèlerins trouver leur propre coin, un peu plus loin à l’ombre, là où ils n’entendent plus les murmures incessants des autres et peuvent profiter de la vue presque sans personne autour d’eux. Il faudra que j’apprenne à faire de même; ainsi, j’apprécierais davantage ma randonnée.
À chaque fois que mes pieds commencent à me faire souffrir, je commence à penser à ma destination du jour ou comment j’aimerais déjà être arrivée; je me reprends immédiatement en me disant que je ne suis pas là pour arriver quelque part mais bien pour profiter du chemin, malgré ses petits inconvénients. C’est peut-être cliché de penser ainsi, mais il est de bon ton d’y réfléchir de nouveau. Cette semaine, j’ai mal aux pieds; avec un peu de chance, ce ne sera plus le cas la semaine prochaine et j’apprécierai le Chemin complètement, dans mon corps et dans mon esprit.
Les paysages en tous cas sont simplement à couper le souffle, lorsqu’on en a encore! 😉 La traversée des Pyrénées a été absolument superbe, mise à part la difficulté du chemin; je suis bien contente d’avoir marché 3 jours « à plat, » avant d’arriver à Saint-Jean-Pied-de-Port. Comme ça, j’ai vraiment pu apprécier le moment – jusqu’au moment où je me suis retrouvée avec une gourde presque vide et ai commencé à me plaindre à voix haute de comme quoi je n’avançais pas assez vite, de pourquoi je n’étais pas encore arrivée, etc. Cela aurait certainement été une scène très drôle à voir, si je n’avais pas été seule à ce moment-là! Heureusement, personne n’y a assisté! J’en rigole toute seule, alors que j’écris ces mots. C’est gratifiant de savoir que j’ai tout de même réussi cette étape haut la main, en franchissant les montagnes entre 185 m. et 1.429 m., montant d’un côté ardu et redescendant de l’autre côté tout aussi pentu, le tout en une journée.
Et même si je souhaite profiter de cette expérience pleinement, rencontrer des gens et partager des moments ensemble, je suis heureuse aujourd’hui de n’avoir pas lié de liens trop forts avec quiconque pour l’instant; d’avoir pu vivre ces instants toute seule. Bien sûr, je discute avec certains, dont je ne connais pas les noms, même si je sais pertinemment que nous ne nous reverrons pas – je vois bien que nous n’avons pas du tout le même rythme; d’autres, par contre, comme Sophie et Marie, Burt, Michael ou Jeannette, rencontrés au cours d’un dîner à l’auberge à Saint-Jean-Pied-de-Port, j’aurais plaisir à revoir et à écouter leur pensées et leur expérience du Chemin. »
Avez-vous déjà randonné plus d’une semaine? Qu’avez-vous ressenti alors?
Autres articles sur Le Chemin:
That Moment I wanted to Quit El Camino… and I didn’t
The Reasons behind my Walking El Camino
El Camino – Day 1 jusqu’à El Camino – Day 40 or Going Home
Extract from diary on September 5, 2016 (Day 6, resting in Zubiri)
« There are so many things I want to write about as I’m walking El Camino. It all goes through my head on the trail but I don’t have a pen, then, nor a tape recorder to remember them. And, when I finally rest, the words and thoughts are gone.
Everyone walks El Camino for their own reasons; I walk because I need the exercise and the time to myself; it sure feels good. However, after 5 days walking and 1 day resting, I know I am not in good enough shape to focus on both my energy and taking care of my knee and meditating, if that’s ever something I want to do. Right now, I’m mainly focused on putting one foot in front of the other.
I walked on my own for the first 2 days, from Orthez to Ostabat, meeting almost no-one, talking to fewer, getting into the mood. And when all paths merged together in Ostabat, and then in Saint-Jean-Pied-de-Port, I was joined by hundreds of other walkers/pilgrims. Now, the trail looks like a busy ant hill, where some of the ants play loud music or talk to each other so loud you can’t be lost in your own thoughts anymore.
For a moment, I thought about changing routes and continuing on El Camino Norte, the one that follows the northern coast of Spain; less-traveled, more beaches, more industries too… My focusing on hiking would have shifted to getting to the beach instead, and walking past industrial zones is not what I signed for. I’ll stay on the Camino Francés for now (« the French Route » because it emerges from France). Besides, I like it when I stick to my decisions, however attractive another option might be.
Walking ∼ 25 kms/day is quite a challenge for me. My feet start hurting after 10 kms, right when my knee is hot enough that it could go on forever. I have to take more breaks. So far, I’ve stopped where everybody else has but I spied other pilgrims stopping in their own little space in the shade, a little further, somewhere where constant buzzing no longer bother their hearing and where they can enjoy the views better. I need to learn how to do that too; this is how I’ll fully enjoy the walk.
Everytime my feet start hurting, I start thinking about my destination of the day and how I wish I was there already; I have to remind myself that I don’t walk to reach a destination but to enjoy the journey in spite of the little incoveniences. It might sound cliché but it feels particularly right to meditate on the subject again. This week, my feet hurt; next week, they (hopefully) won’t anymore and I know enjoying the way will be much easier on my mind and body.
The landscapes sure are breathtaking, when you still have enough breath, indeed! 😉 Crossing the Pyrenees was an awesome moment despite the toughness of the hike; I’m so glad I chose to walk « flat » for 3 days before leaving Saint-Jean-Pied-de-Port. That way, it all felt enjoyable – up until that point when I had very little water left and started complaining out loud about not going fast enough and not being at the hostel yet; it must have been funny to witness such a sight! Fortunately, no-one was around! I’m actually laughing at myself right now, writing about it. It is very rewarding, for sure, to know and realize I have made it through, from 185 m. to 1.429 m. straight up, and then steep down on the other side in one day.
Although I want to enjoy the experience fully, meet people and exchange moments together, I’m happy today to not have bonded with too many people yet; to have experienced those first moments on my own. Of course, some, I talk with for a few minutes, I don’t even know their names and I might not cross path with them again as I can clearly see we walk at a different pace; others, though, like Sophie or Marie, Burt, Michael or Jeannette, whom I met over diner at our hostel in Saint-Jean-Pied-de-Port, I’ll be glad to see again and hear about their adventure on El Camino. »
Have you hiked longer than 1 week? How did you feel then?
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That Moment I wanted to Quit El Camino… and I didn’t
The Reasons behind my Walking El Camino
El Camino – Day 1 up to El Camino – Day 40 or Going Home
[Español]
Extracto de diario del 5 de septiembre del 2016 (Día 6, descansando en Zubiri)
« Son tantas las cosas que quiero escribir mientras paseo por El Camino. Pasan en mi cabeza cuando estoy caminando pero ahí no tengo nada par escribir, nada para grabarme, para ayudarme a recordarme. Luego, cuando llego y estoy descansando, se me olvidó todo.
Cada quien vino sobre El Camino para sus propias razones; vine porque necesitaba el ejercicio y el tiempo para mi; es muy agradable. Sin embargo, después de 5 días de caminata y 1 día de descanso, veo que no estoy en suficiente buen estado físico como para cuidar mi energía, cuidar mi rodilla y empezar a meditar, si es algo que realmente quiero hacer. Ahora, solamente puedo enfocarme en tomar un paso tras otro.
Camine sola los 2 primeros días, entre Orthez y Ostabat, encontre a muy poca gente, hable con aún menos, intentando encontrar mi ritmo y sintiendo la vibra del momento. Luego, cuando todas las vías se encontraron en Ostabat y en Saint-Jean-Pied-de-Port, me encontre con centenares de caminantes/peregrinos. Ahora, el camino se parece a un hormiguero, donde algunas hormigas escuchan música demasiado fuerte o hablan en voz alta que no permite a uno de quedarse quieto con si-mismo.
Por un momento, pense en cambiar de camino y seguir el Camino Norte, a lo largo de la costa norte de España; menos concurrido, más playas y más zonas industriales también… Hubiera dejado de enfocarme en la caminata para enfocarme en las playas y caminar por zonas industriales no me llama la atención para nada. Prefiero seguir con el Camino Francés (porque llega de Francia) por el momento. También me alegra cuando sigo con las decisiones que tome, aunque otras opciones sean más atractivas.
Caminar algo como 25 kms al día es un reto para mi. Empiezo a tener dolor en los pies luego de los 10 primeros, justo cuando mi rodilla está suficientemente caliente para seguir sin contar los kilómetros. Tengo que parar más a menudo. Hasta ahora, pare en los mismos lugares que todos los otros pero he visto a otros peregrinos que se alejan un poco, encuentran un lugar bajo la sombra donde se escuchan menos las pláticas de los otros y ahí está tranquilos; tendre que intentar hacer lo mismo para disfrutar más de mi caminata.
Cada vez que me duelen los pies, empiezo a pensar en mi destino del día y como me gustaría haber llegado ya; tengo que recordarme que no hago el camino para llegar en algun lugar sino para disfrutar del momento de caminata, de la experiencia, a pesar de los pequeños inconvenientes. Puede parecer cliché pero a veces, es importante volver a pensar en este tema. Esta semana, me duelen los pies; la semana próxima, con suerte, no me dolerán más y podre disfrutar del Camino con todo mi cuerpo y alma.
Los paisajes son para cortarte el soplo, ¡cuando uno todavía tiene soplo! 😉 Cruzar los Pireneos fue una experiencia increíble, a pesar de la dificultad del sendero; estoy muy feliz de haber escogido de caminar 3 días « plano » antes de salir de Saint-Jean-Pied-de-Port, así lo disfrute totalmente. Hasta que me encontre con muy poca agua y empece a quejarme en voz alta de no ir suficientemente rápido, de no haber llegado al albergue ya, etc. ¡Qué vista graciosa hubiera tenido algun otro peregrino pasando por allá! Por suerte, estaba sola! Estoy riéndome ahora que lo escribo. Por cierto, es muy satisfactorio saber que logre hacerlo, caminar de 185 m. a los 1.429 m. empinado a la subida tanto como a la bajada del otro lado, en un solo día.
Y aunque quiero aprovechar de esta experiencia totalmente, encontrar a gente y compartirla con ellos, estoy feliz de no haberme liado demasiado con nadie todavía; de haber vivido esos momentos sola. Claro, encuentro a gente con quien platico un poco, sin conocer sus nombres y sabiendo perfectamente que no nos veremos más; veo que no tenemos el mismo paso. Otros, sin embargo, como Sophie y Marie, Burt, Michael y Jeannette, encontrados a la cena en el albergue de Saint-Jean-Pied-de-Port, espero volver a ver y escuchar sus ideas y experiencias del Camino. »
¿Hicieron una caminata que duró más de 1 semana? Cómo se sientieron?
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Après avoir apprécié tes photos jour après jour pour te suivre pendant TON chemin, j’apprecie maintenant de lire tes ressentis, les bons et les mauvais moments de chaque pas, les difficultés rencontrées, car je sais que au delà il y a eu tous les bons et merveilleux moments donnés par LE chemin. ET puis tu ne m’as pas tout raconté quand on s’est retrouvées 😉 !!!!❤️✨✨✨
Je n’ai pas tout écrit non plus… je vais avoir du mal pour les articles suivants mais je vais essayer. Les écrivains comme Rufin et Foskket ont su mettre en mots bien plus que je ne saurai faire…
Le Chemin, c’est la vie en microcosme alors ce qui s’y est passé, c’est un peu comme ce qui nous traverse tous les jours…
Spectacular!!
😄😄😄
Nothing worth seeing comes easy…These wonderful vistas of nature is worth of your knee & feet pains.
Did you wear a special shoes?
I salute you for your spirit and determination doing the Camino.
Imagine if you did not do this,you won’t be able to write about it.
This first post is about my first 6 days. You can imagine it went better afterwards 😉 … with ups and downs, as life can be.
I wore my awesome hiking boots, in which I feel perfectly cozy and comfy. Blisters tried to show up but never did.
As some put it, « No pain, no gain. » But I’d rather think that we push our limits to become a better person; I’d rather do it with the less pain possible. El Camino was soooooo worth the effort! 😊😊😊
Great pictures.
Thanks! The Camino gave us great views!