7 jours de randonnée sur le GR® de Pays « Tour du Beaufortain »

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Juillet 2023.

Randonner en montagne me fascine, m’émerveille, me pousse à dépasser mes limites et faire de vrais efforts physiques prolongés sur la durée, puisque je pars souvent plusieurs jours d’affilée. Quand je ne pars pas seule, randonner entre filles me donne des ailes, me motive davantage, m’inspire. Partager les sentiers de France avec ma cousine depuis 2018 est un bonheur inlassablement répété chaque année, une habitude que nous essayons d’ancrer doucement dans nos emplois du temps respectifs.

Cet été, notre choix s’est porté sur le GR® de Pays « Tour du Beaufortain. » Un sentier de 100 kms que nous avons parcouru dans le sens des aiguilles d’une montre, à travers les montagnes du Beaufortain, entre la Savoie et la Haute-Savoie, avec vue quotidienne sur le massif du Mont Blanc et un dénivelé total de +5.240m. (en passant par la variante n°3 sur la Crête des Gittes, pour cause de mauvais temps et de neige (!!) sur le sentier principal). Le week-end de notre départ, les coureur.euse.s de l’Ultra Trail du Beaufortain parcouraient cette distance en moins de 30h, dans le sens inverse !

Récapitulatif :

Ce sentier, ce sont 7 jours d’effort assez intense, sous la chaleur écrasante de l’été en plein soleil et dans la fraîcheur de la montagne sous les arbres, en forêt. On a eu tous les temps, la météo nous a joué de beaux tours et nous a forcées à nous adapter au jour le jour ; entre le vent, la pluie, le soleil, la grêle, l’orage, la neige et le givre, je crois qu’on n’a jamais autant utilisé toutes nos fringues en rando ! On a parcouru tous les terrains, des sous-bois aux pentes escarpées très exposées, des chemins de terre aux pierriers, des grands plats aux rudes montées et descentes ridiculement difficiles pour les genoux, ainsi que des segments d’une telle facilité qu’on avait l’impression de voler tellement on allait vite !

On pensait bivouaquer tous les soirs, près des refuges – seuls endroits autorisés, en ayant réservé au préalable. Bien sûr, quand l’une d’entre nous préfère un lit en dortoir, il est facile de succomber à la tentation d’un peu plus de confort quand il reste de la place 😉 Aucun remords, quand c’est la tempête qui s’annonce et que même les gardiennes de refuge préfèrent que nous restions à l’intérieur pour être bien à l’abri. Encore moins quand, à 2.443m. d’altitude, à la croisée du Tour du Beaufortain, du Tour du Mont Blanc et du GR5, au refuge de la Croix du Bonhomme, la neige commence à tomber au moment du dîner : nous sommes ravies d’avoir eu les 4 dernières places à l’intérieur. (D’ailleurs, rappelez-moi de ne pas suivre la mode en allant randonner le Tour du Mont Blanc : il y a bien trop de monde sur ce sentier, je préfère en chercher un aussi exigeant, autre part). Finalement, on aura passé 4 nuits en refuge, 3 sous la tente et je me dis que je suis peut-être déjà prête pour continuer de randonner en dormant en refuges les prochaines fois !

Les 2 premiers jours, les montées étaient particulièrement rudes et longues, les pauses contemplatives nombreuses et variées. On se souvient surtout du point de vue à 360° sur tout le Tour depuis le Mont Clocher. On vous recommande également de ne surtout pas rater la tarte au Beaufort, le crumble pomme-myrtilles et le sourire du gardien du refuge du Bellastat, avant d’arriver au Col de Véry. Mais attention, la digestion n’en est que plus difficile sur les 10kms suivants avec une montée épuisante jusqu’au Col du Joly. Quand on rencontre Eugénie, Agathe et Mélina, les nouvelles gardiennes du refuge La Roselette, elles nous confirment la grêle annoncée pour le lendemain : on décide donc de rester 2 nuits au lieu d’une. Et je vous assure que cette aventure n’aurait décidément pas eu la même saveur sans donner un coup de main pour éplucher tous les légumes pendant la tempête dehors en échange de délicieux gâteaux aux pépites de chocolat pour le goûter, entre nos parties de cartes et séances d’étirements dans ce magnifique refuge face au Mont Blanc !

Après une journée de repos, le retour sur le sentier est extrêmement agréable, il fait plus frais, les couleurs sont plus fortes, les pics montagneux se découpent clairement sur un ciel chargé de nuages transportés par le vent. Le sentier demande quotidiennement de longs efforts sur les montées et la vue depuis chaque col est une vraie pépite pour les yeux. Lorsqu’on doit changer notre itinéraire au refuge de la Croix du Bonhomme après la neige – dans ces conditions, on nous déconseille de suivre le sentier original vers le Col du Grand Fond, plus haut point du Tour du Beaufortain (2.671m.) et le refuge de Presset au pied de la Pierra Menta -, on s’oriente vers la Crête des Gittes, toujours givrée de bon matin. Cette étape que nous devons doubler pour nous rendre au refuge de la Coire est donc légèrement plus courte mais tout aussi spectaculaire quand nous arrivons dans le cirque menant au Col du Coin. Je crois que c’était un de mes moments préférés.

Et la randonnée de s’enchaîner sur ce rythme dans l’effort et la contemplation jusqu’à la fin, jusqu’aux dernières descentes aux dénivelés impressionnants qui tirent sur les genoux et poussent parfois à bout.

Sur ce Tour du Beaufortain, j’ai encore une fois appris à me lever tôt pour apprécier les levers de soleil, j’ai admiré des paysages plus sublimes les uns que les autres et apprécié la force de mon corps dans l’effort – j’avais entraîné mes genoux quelques semaines avant de partir pour ne pas souffrir de nouveau de mon syndrome de l’essuie-glace et je suis ravie que ça ait fonctionné. J’ai complètement adoré découvrir la station des Saisies en été alors que je la connaissais uniquement l’hiver sur les pistes de ski. Aussi en cette saison, les flancs de montagnes sont couverts de fleurs de toutes les couleurs : quelle douceur pour les yeux et curiosité d’apprendre à les reconnaître pour se souvenir de leurs jolis noms !

En fait, j’écris surtout cet article pour vous dire que randonner avec les copines devient vraiment une passion : en plus de passer un moment génial avec ma cousine, j’ai rencontré son autre cousine et revu sa meilleure amie. Le groupe des 4 Fantastiques que nous sommes devenues ensemble était drôle, inspirant, fort, soutenant, extrêmement facile à vivre et sur un rythme quasi identique ou toujours à l’écoute des besoins de chacune quand les efforts étaient plus durs.

Je crois qu’il est tout simplement là, le bonheur de randonner en France. Et ce Tour du Beaufortain est décidément l’un des plus beaux sentiers que j’ai randonné ces dernières années.

Quelle a été votre plus belle aventure estivale ?

[English]

July 2023.

Hiking in the mountains is fascinating, a real wonder. It pushes me to go beyond my limits and make longer efforts in time, since I usually go on multi-day experiences. When I don’t go on my own, hiking with other women makes me feel bigger, stronger, motivates me more and inspires me. To share the trails of France with my cousin since 2018 brings me much joy that I’m so very happy to repeat every year, in a habit that we’re trying to anchor in our respective schedules.

This summer, our choice went to the GR® de Pays « Tour du Beaufortain. » A 62 mile-long trail that we’ve hiked clockwise, through the mountains of the Beaufortain region in the Savoie (73) and Haute-Savoie (74) departements, with daily views upon the Mont Blanc mountain range and a +17.192 ft. of height difference (following the detour #3 on the Gittes ridge due to bad weather and snow (!!) on the main trail). The weekend we left, runners on the Ultra Trail of Beaufortain did so in less than 30h, counter-clockwise !

Summary :

This trail means 7 days of pretty intense effort, under the heat of mid-summer sun and in the cool air of the mountains, in the forests. We went through all kinds of weather, it playing tricks on us and forcing us to adapt to its various changes every day ; between the wind, rain, sun, hail, storm, snow and frost, I believe it’s the first time I truly use all of my gear while hiking ! We wandered all sorts of terrains, from the undergrowth to steep exposed inclines, from earth paths to scree, from long flat plains to hard climbs up and ridiculously-difficult-for-our-knees climbs down, as well as segments so easy that we had the impression of flying while going so fast !

We thought we’d bivvy every night, near the refuges – only authorized places, with mandatory prior booking. Of course, when one of us prefers a bed in the dormitory, it is easy to succumb to the temptation of a bit more comfort when there’s room left 😉 No remorse whatsoever, when the storm is announced and that even the refuge keepers would rather us stay inside for safety. Even less so when, at 8.015 ft. high, at the Tour du Beaufortain, Tour du Mont Blanc and GR5 crossroad at the Refuge de la Croix du Bonhomme, snow starts falling at dinner : we’re so happy to have caught the last 4 spaces left in the dormitory ! (By the way, remind me to not fall for the obvious and not hike the Tour du Mont Blanc : the trail is overcrowded, I’d rather find another one, as demanding, elsewhere). In the end, we spent 4 nights in the refuges, 3 in our tents and I’m starting to realize that I might choose this option of sleeping in refuges for my next hikes !

The first 2 days, climbs up are particularly long and steep, contemplative breaks numerous and expected. We have great memories of the 360° view upon the Tour from Mount Clocher. We highly recommend that you don’t miss the Beaufort cheese quiche, apple-blueberry crumble and the keeper’s smile at refuge du Bellastat, before Véry pass. Beware though, digesting on the next 6 miles is all the harder, especially with the arduous climb up to Joly pass. When we meet Eugénie, Agathe and Mélina, the refuge La Roselette‘s new keepers, they confirm the hail strom announced for the following day : we decide to spend 2 nights here instead of one. I can assure you that this adventure would not have tasted the same had we not given a hand cutting and dicing up vegetables for dinner while the storm was raging outside, in exchange for sweet delicious chocolate chip cakes in between our playing cards and stretching sessions facing Mount Blanc !

It’s so good to be back on trail after our rest day. The air is cooler, the colors are stronger, the mountain ranges spark out of the sky where clouds drift away with the wind. The trail provides daily doses of efforts on climbs up and the view from each pass is absolutely stunning. When we need to change itinerary at the refuge de la Croix du Bonhomme after the snow – in these conditions, we are advised not to follow the original trail to Grand Fond pass, higher point of the Tour du Beaufortain (8.763 ft.), and the refuge de Presset a the foot of Pierra Menta -, we make our way to the Gittes ridge, still covered in frost early morning. This double day to reach the refuge de la Coire is thus slightly shorter than planned but as spectacular, when we reach the cirque leading to Coin pass. I believe this is one of my favorite moments.

The hike takes on this rythm of effort and contemplation for the rest of the time, until the last climbs down where the height difference is so impressive that our knees buckle and hurt and our minds are pushed to the limits.

On the Tour du Beaufortain, I learned once more to wake up early and enjoy the sunrise, I marveled at the breathtaking landscapes and gave thanks to my body for its strength in the effort – I had trained my knees for a few weeks prior to departure to avoid suffering from ITBS and I’m happy it worked. I completely loved discovering Les Saisies village in summer when I’ve only known it as a ski resort in winter. Besides, in this season, the mountain flanks are covered with wild colorful Alpine flowers : what an eye-candy and what a way to arouse curiosity upon learning to recognize them and memorize their lovely names !

Also, I write this post to tell you that hiking with my girlfriends is becoming a true passion : on top of reuniting with my cousin, I also met her other cousin and spent more time with her best friend. The Fantastic 4 new group that we’ve become together was fun, inspiring, strong, supporting, always on the look-out and so very easy-going. We walked on pretty much the same pace and were always ready to listen when things got harder for one of us.

I believe this is where the joy of hiking in France lays. This Tour du Beaufortain clearly is one of the most stunning hikes I’ve wandered in the last few years.

What has been your most beautiful summer adventure so far ?

[Español]

Julio 2023.

Caminar en las montañas me fascina, es maravilloso. Me empuja a superar mis límites y hacer verdaderos esfuerzos físicos por mucho tiempo, ya que usualmente, voy por experiencias de varios días. Cuando no voy sola, caminar con otras mujeres me da alas, me motiva más, me inspira. Compartir los senderos de Francia con mi prima desde 2018 me llena de alegría cada año, creando un hábito que intentamos anclar en nuestros agendas respectivos.

Este verano, escogimos el GR® de País « Vuelta del Beaufortain. » Un sendero de 100kms que recorrimos en sentido horario, a través de las montañas del Beaufortain, entre los departamentos de Savoie (73) y Haute-Savoie (74), con vista cotidiana al macizo del Monte Blanco y un desnivel total de +5.240m. (pasando por el desvío #3 en la Cresta de Gittes, por el mal tiempo y la nieve (!!) en el sendero principal). El fin de semana de nuestra salida, ¡ lo.a.s corredores del Ultra Trail del Beaufortain recorrieron aquella distancia en menos de 30h !

Recapitulación :

En este sendero, son 7 días de esfuerzos bastante intensos, bajo el calor aplastante del verano en pleno sol y en el frescor del aire de las montañas, bajo los árboles, en los bosques. Pasamos por todos los tiempos, los pronósticos jugando bromas y forzándonos a adaptarnos cada día : entre el viento, el sol, la lluvia, el granizo, la tormenta, la nieve y la escarcha, ¡ no creo haber nunca tan bien usado toda mi ropa de caminata ! Recorrimos todos los terrenos, desde los sotobosques a las cuestas empinadas y expuestas, desde los senderos de tierra a los de piedra, desde lo plano a las subidas duras y las bajadas ridiculosamente difíciles para las rodillas, ¡ así como segmentos tan fáciles que tuvimos la impresión de volar por caminar tan rápido !

Pensamos hacer vivac cada noche, cerca de los refugios – únicos lugares autorizados, con reservación anticipada. Por supuesto, cuando una de nosotros prefiere una cama en dormitorio, es más fácil sucumbir ante la tentación de un poco más de confort, si sobra espacio 😉 Ningún remordimiento, cuando se acerca la tormenta y que aún las guardianas del refugio prefieren que nos quedemos adentro, en seguridad. Menos todavía cuando, a los 2.443m. de altitud, al cruce de la Vuelta del Beaufortain, la Vuelta del Monte Blanco y el GR5, en el refugio de la Croix du Bonhomme, empieza a nevar durante la cena : ¡ qué felices somos de haber tenido los últimos 4 espacios en el dormitorio ! (De hecho, recuérdenme de no seguir la moda yendo a caminar en la Vuelta del Monte Blanco : está demasiado concurrido, prefiero buscar otro sendero, igual de exigente, pero en otro lugar). Al final, hemos pasado 4 noches en refugios, 3 en las carpas y empiezo a pensar que ¡ tal vez ya estoy lista para eligir esta opción las próximas veces que voy de caminata !

Los 2 primeros días, las subidas son particularmente duras, empinadas y largas, las pausas contemplativas numerosas y necesarias. Recordamos muy bien la vista a 360° sobre la Vuelta entera desde el Monte Clocher. Les recomendamos también que no se pierdan la tarta al queso Beaufort, el crumble de manzana y arándano y la sonrisa del guardían del refugio de Bellastat, antes de llegar al paso de Véry. Pero cuidado, la digestión se vuelve más difícil en los 10kms siguientes con la subida agotadora al paso de Joly. Cuando encontramos a Eugénie, Agathe y Mélina, las nuevas guardianas del refugio La Roselette, nos confirman los pronósticos de granizo para el día siguiente : decidimos quedarnos acá 2 noches en vez de una. ¡ Y les aseguro que esta caminata no hubiera sido tan hermosa aventura si no fuera también por darles una mano para pelar todos los legumbres para la cena mientras sonaba la tormenta afuera en intercambio de unos pasteles de chocolate, en medio de juegos de cartas y sesiones de estiramientos frente al Monte Blanco !

Luego del día de descanso, regresar en el sendero es muy agradable, el aire más fresco, los colores más fuertes, los picos montañosos se destacan claramente sobre el cielo cargado de nubes transportadas por el viento. Diariamente, se necesitan esfuerzos largos en las subidas y las vistas desde cada paso es una verdadera joya para los ojos. Cuando debemos cambiar de itinerario en el refugio de la Croix du Bonhomme por la nieve – en tales condiciones, no se aconseja seguir el sendero original hasta el paso del Grand Fond, punto más alto de la Vuelta del Beaufortain (2.671m.) y el refugio de Presset al pie de la Pierra Menta -, vamos por la Cresta de Gittes, todavía escarchada en la madrugada. Entonces, se acorta un poco aquella etapa que debemos doblar para llegar al refugio de la Coire, pero sigue de las más espectaculares, sobre todo cuando entramos en el circo llevando al paso del Coin. Creo que fue uno de mis momentos favoritos.

La caminata sigue así, al ritmo de los esfuerzos y de la contemplación hasta el final, hasta las últimas bajadas empinadas con desniveles impresionantes que maltratan las rodillas y nos ponen bravas.

En la Vuelta del Beaufortain, una vez más aprendí a levantarme temprano para disfrutar de los amaneceres, admire sin parar los paisajes increíbles y agradece la fuerza de mi cuerpo en los esfuerzos – había entrenado mis rodillas durante la semanas previas para no sufrir del síndrome de fricción de la banda iliotibial, y estoy feliz de que funcionó. También me encantó descubrir el pueblo de Les Saisies durante el verano, ya que solamente lo conozco bajo nieve durante el invierno. Además, en este momento, las faldas de las montañas están cubiertas de flores salvajes de todos los colores : ¡ qué bonbón para los ojos, llenándonos de curiosidad para reconocerlas y recordar sus nombres bonitos !

La verdad es que escribo este artículo para decirles que caminar con amigas se vuelve en una pasión : además de compartir un momento genial con mi prima, encontre a su otra prima y pase más tiempo con su mejor amiga. El grupo de las nuevas 4 Fantásticas que creamos juntas era divertido, inspirante, fuerte, apoyador, muy afable. Caminamos casi al mismo ritmo y siempre nos mostramos atente a las necesidades de cada una cuando las cosas se pusieron más difícil para alguna.

Creo que ahí está, la alegría de caminar en Francia. Y esta Vuelta del Beaufortain es una de las caminatas más hermosas que he recorrido esos últimos años.

¿ Qué fue su aventura verañera más bonita hasta ahora ?

7 commentaires sur “7 jours de randonnée sur le GR® de Pays « Tour du Beaufortain »

  1. Wow, what adventures, what stunning scenery! Thanks for taking me on a Virtual visit to this fabulous region

Parlons-en!

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